đâđš Tel Aviv : sur la piste de la torture, ou le rĂŽle d'IsraĂ«l dans le scandale d'Abou GhraĂŻb
Les artisans de la guerre dâIrak, tels Cambone, Rumsfeld, Feith & Wolfowitz, ont vu la dĂ©vastation engendrĂ©e comme un moyen d'arriver Ă leurs fins : neutraliser les menaces potentielles pour IsraĂ«l.
đâđš Tel Aviv : sur la piste de la torture, ou le rĂŽle d'IsraĂ«l dans le scandale d'Abou GhraĂŻb
Par William Van Wagenen, le 5 mars 2024
La torture et les mauvais traitements infligĂ©s par IsraĂ«l aux Palestiniens peuvent ĂȘtre comparĂ©s aux tactiques employĂ©es par les Ătats-Unis pendant l'occupation de l'Irak, mais un examen plus approfondi rĂ©vĂšle leurs origines distinctes, enracinĂ©es dans l'entitĂ© sioniste.
Les artisans de la guerre dâIrak, comme Cambone, Rumsfeld, Feith & Wolfowitz, considĂ©raient la dĂ©vastation engendrĂ©e comme un moyen d'arriver Ă leurs fins : neutraliser les menaces potentielles pour IsraĂ«l.
Cinq jours seulement aprĂšs le dĂ©but de la guerre contre Gaza, des soldats et des colons israĂ©liens ont arrĂȘtĂ© trois Palestiniens dans le village de Wadi al-Seeq, en Cisjordanie occupĂ©e. DĂ©shabillĂ©s jusqu'Ă leurs sous-vĂȘtements, ils ont eu les yeux bandĂ©s, ont Ă©tĂ© sauvagement battus avec un tuyau de mĂ©tal, ont Ă©tĂ© photographiĂ©s pendant qu'ils subissaient leur humiliation et ont Ă©tĂ© soumis Ă l'indignitĂ© ultime : on leur a urinĂ© dessus.
L'une des victimes, Mohammad Matar, racontant son calvaire au journal israĂ©lien Haaretz, a comparĂ© cette barbarie au tristement cĂ©lĂšbre scandale d'Abou Ghraib en Irak. âC'est exactement ce qui s'est passĂ© lĂ -basâ, a-t-il dĂ©clarĂ©. âAbou Ghraib avec l'armĂ©e [israĂ©lienne]â.
Les humiliations sexuelles et les tortures infligées aux Palestiniens se sont poursuivies - et amplifiées - aprÚs l'invasion terrestre de Gaza par Israël deux semaines plus tard. Rapidement, les soldats israéliens ont détenu et humilié un grand nombre d'hommes et de femmes palestiniens, les soumettant à des abus sexuels dans divers centres de détention.
Le 21 février, Khaled al-Shawish a été le neuviÚme Palestinien mort dans les prisons israéliennes depuis le 7 octobre, probablement sous la torture.
Toutefois, les similitudes entre les tortures perpétrées contre les Palestiniens aujourd'hui et contre les Irakiens 20 ans plus tÎt en Irak ne sont pas surprenantes. Israël et les techniques de torture mises au point par ses services de renseignement au cours de décennies d'occupation ont joué un rÎle important et largement ignoré dans le scandale de la prison d'Abou Ghraib en 2004, notamment en recourant à l'humiliation sexuelle et au viol.
Les sous-traitants civils
Au lendemain de l'invasion illĂ©gale de l'Irak par les Ătats-Unis en 2003, le gĂ©nĂ©ral de brigade Janis Karpinski, qui n'avait aucune expĂ©rience prĂ©alable de la gestion des prisons, s'est retrouvĂ©e Ă superviser Abu Ghraib et d'autres centres de dĂ©tention - 15 au total, dans le sud et le centre de l'Irak. Bien que la police militaire sous son commandement soit mal Ă©quipĂ©e pour les interrogatoires, le gĂ©nĂ©ral de division Geoffrey Miller, tristement cĂ©lĂšbre pour son mandat au camp X-Ray de Guantanamo Bay, a plaidĂ© en faveur de leur implication dans le processus.
Karpinski a déclaré qu'aprÚs la visite de Miller, un grand nombre de contractants civils ont commencé à arriver à Abu Ghraib pour conduire des interrogatoires. Ces prestataires civils ont ensuite donné des ordres aux policiers militaires réservistes subalternes qui ont pratiqué les tortures décrites d'aprÚs les fameuses photos de torture publiées par la suite dans les médias.
Elle note en outre que les policiers militaires que l'on voit torturer et humilier des Irakiens sur les images divulguées ont été déployés à Abou Ghraib juste avant que les premiÚres photos ne soient prises. Cela signifie qu'ils ont commencé à torturer les prisonniers irakiens de maniÚre sophistiquée dÚs leur arrivée à la prison :
âIls ont remplacĂ© l'unitĂ© de la garde nationale qui y servait parce qu'elle Ă©tait en mission depuis un an. Les soldats ne dĂ©cident pas un beau matin d'aller torturer des prisonniers... Certaines photographies sont datĂ©es de la fin octobre ou du mois de novembre. Que s'est-il passĂ© ?â
Parmi les sous-traitants chargĂ©s d'interroger les prisonniers se trouvaient des employĂ©s de la sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© privĂ©e CACI. L'un des interrogateurs, Eric Fair, Ă©tait en poste Ă la prison d'Abu Ghraib et dans la ville instable de Fallujah en 2004. Il a dĂ©clarĂ© que les interrogateurs en Irak avaient appris Ă utiliser un instrument de torture connu sous le nom de âchaise palestinienneâ par l'armĂ©e israĂ©lienne au cours d'un exercice de formation commun.
En janvier de la mĂȘme annĂ©e, le prĂ©sident de la CACI, Jack London, s'est rendu en IsraĂ«l dans le cadre d'une dĂ©lĂ©gation de hauts fonctionnaires du CongrĂšs amĂ©ricain, de sous-traitants de la DĂ©fense et de lobbyistes pro-israĂ©liens.
Au cours de cette visite, le ministre israĂ©lien de la dĂ©fense de l'Ă©poque, Shaul Mofaz, a remis Ă London un prix lors d'un dĂźner de gala pour ses ârĂ©alisations dans le domaine de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© nationaleâ.
Le voyage comprenait une visite Ă Beit Horon, âle camp d'entraĂźnement central pour les forces anti-terroristes de la police israĂ©lienne et de la police des frontiĂšresâ, en Cisjordanie occupĂ©e par IsraĂ«l.
Le général de brigade Karpinski a également noté la présence d'interrogateurs israéliens en Irak. Elle a expliqué que dans un centre de renseignement de Bagdad,
âj'ai vu un individu que je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer auparavant, et je lui ai demandĂ© ce qu'il faisait lĂ -basâ. Il m'a rĂ©pondu : âEh bien, je fais une partie des interrogatoires ici. Je parle arabe, mais je ne suis pas arabe, je viens d'IsraĂ«lâ.
Qui est Stephen Cambone ?
En novembre, Ă peu prĂšs au moment oĂč les premiĂšres photos montrant des actes de torture Ă Abou Ghraib ont Ă©tĂ© prises, le lieutenant-gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain Ricardo Sanchez, commandant en chef en Irak, a signĂ© un ordre visant Ă transfĂ©rer le commandement d'Abou Ghraib de Karpinski au colonel Thomas Pappas, commandant de la 205e brigade de renseignement militaire.
Ă l'Ă©poque, le renseignement militaire amĂ©ricain Ă©tait placĂ© sous le contrĂŽle du SecrĂ©taire Ă la DĂ©fense pour le renseignement, Stephen Cambone. Le poste a Ă©tĂ© créé pour lui en mars 2003, au moment oĂč l'invasion de l'Irak Ă©tait en cours.
Le journaliste Jason Vest a rapportĂ© Ă The Nation que le poste de Cambone avait Ă©tĂ© conçu Ă l'origine par le SecrĂ©taire Ă la DĂ©fense Donald Rumsfeld comme une âmesure centralisatriceâ, un moyen de lui donner âun seul cheval Ă abattreâ plutĂŽt que âtoute une troupeâ d'agences de renseignement de dĂ©fense civiles et en uniforme.
Bien que Cambone n'ait aucune expérience dans le domaine du renseignement, Rumsfeld le considérait comme un protégé et un partisan loyal. Sous le patronage de Rumsfeld, Cambone est passé du poste d'adjoint principal au sous-secrétaire Doug Feith, un autre artisan de la guerre en Irak.
M. Vest a ajoutĂ© qu'un mĂ©mo du SecrĂ©taire Ă la DĂ©fense Paul Wolfowitz, le supĂ©rieur immĂ©diat de M. Cambone, indiquait que ce dernier avait le pouvoir de superviser et d'orienter les activitĂ©s de renseignement de toutes les organisations au sein du ministĂšre de la DĂ©fense des Ătats-Unis.
En d'autres termes, Cambone contrÎlait le renseignement militaire américain, qui contrÎlait Abu Ghraib en novembre 2003, lorsque les premiÚres photos de torture ont été prises.
Comme Feith, Rumsfeld et Wolfowitz, Cambone était un néoconservateur pro-israélien qui avait travaillé pour le Project for the New American Century (PNAC), un think tank américain qui a accueilli des néocons républicains hors du gouvernement pendant la présidence Clinton dans les années 1990.
En 1998, le PNAC s'est fait connaĂźtre en prĂŽnant une Ă©volution vers une politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine plus affirmĂ©e, incluant le renversement de Saddam Hussein, qui n'interviendrait qu'Ă la suite âd'un Ă©vĂ©nement catastrophique et catalyseur, une sorte de nouveau Pearl Harborâ.
Des similitudes frappantes
Un article paru en novembre 2003 dans le Los Angeles Times décrivait les relations étroites entre les services de renseignements militaires israéliens et américains sous la direction de Cambone.
âCeux qui sont confrontĂ©s Ă des problĂšmes similaires ont tendance Ă partager leurs informations du mieux qu'ils le peuventâ, aurait dĂ©clarĂ© M. Cambone. Un haut responsable de l'armĂ©e amĂ©ricaine a Ă©galement dĂ©clarĂ© au journal :
â[Les IsraĂ©liens] ont certainement une grande expĂ©rience, d'un point de vue militaire, de la terreur domestique, de la terreur urbaine, des opĂ©rations militaires en milieu urbain, et il y a actuellement un grand partage de renseignements et de connaissances, ce qui est tout Ă fait logique... Nous puisons certainement dans leur expĂ©rience pour savoir ce qu'il faut faire dans ce genre de situation.â
Les tortures infligĂ©es aux Irakiens Ă Abu Ghraib ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es deux mois plus tard, en janvier 2004, aprĂšs qu'un dĂ©putĂ© de la prison, Joseph Darby, a transmis Ă la division des enquĂȘtes criminelles (CID) de l'armĂ©e un CD contenant des photos montrant les tortures.
Les tactiques utilisées pour torturer les détenus ont été résumées dans un courriel qui a circulé au sein du ministÚre de la Défense. Le courriel indique que 10 soldats ont été montrés, impliqués dans des actes tels que
âDes dĂ©tenus masculins posant nus pendant que des gardiennes pointaient leurs organes gĂ©nitaux, des dĂ©tenues fĂ©minines nues devant les gardiens, des dĂ©tenus se livrant Ă des actes indĂ©cents entre eux, et des gardiens agressant physiquement des dĂ©tenus en les battant et en les traĂźnant avec des chaĂźnes d'Ă©tranglement.â
Ces tactiques ont Ă©tĂ© dĂ©crites plus en dĂ©tail par le major gĂ©nĂ©ral Antonio Taguba, chargĂ© d'enquĂȘter sur les Ă©vĂ©nements survenus Ă Abou Ghraib.
En mai 2004, Taguba a été convoqué à une réunion avec Rumsfeld, Wolfowitz, Cambone et d'autres fonctionnaires du ministÚre de la Défense, qui ont tous avoué ignorer ce qui s'était passé à Abou Ghraib.
Taguba a dĂ©clarĂ© : âJ'ai dĂ©crit un dĂ©tenu nu allongĂ© sur le sol mouillĂ©, menottĂ©, avec un interrogateur qui lui enfonçait des objets dans le rectum, et j'ai dit : âCe n'est pas de la maltraitance, c'est de la tortureâ. Le silence s'est faitâ.
Taguba a dĂ©clarĂ© ailleurs qu'il avait vu âune vidĂ©o d'un soldat amĂ©ricain en uniforme sodomisant une dĂ©tenueâ ainsi que âdes photographies d'hommes arabes portant des culottes de femmesâ. C'est ce qu'il explique :
âD'aprĂšs ce que je savais, les soldats ne prennent pas l'initiative de faire ce qu'ils ont fait sans que la hiĂ©rarchie en soit informĂ©e.â
Mais Taguba n'a Ă©tĂ© autorisĂ© Ă enquĂȘter que sur la police militaire, et non sur la brigade de renseignement militaire qui contrĂŽlait la prison aprĂšs le mois de novembre, ni sur aucun responsable supĂ©rieur supervisant le renseignement militaire, comme Cambone, ni sur d'autres hauts responsables du ministĂšre de la DĂ©fense ayant des liens Ă©troits avec IsraĂ«l, notamment Rumsfeld et Wolfowitz.
âCes troupes de la police militaire n'Ă©taient pas si crĂ©atives... Quelqu'un leur donnait des directives, mais la loi m'empĂȘchait d'enquĂȘter plus avant sur les autoritĂ©s supĂ©rieures.â
La plus cĂ©lĂšbre des photos de torture montre un Irakien, Saad, debout sur une boĂźte, vĂȘtu d'une couverture noire et d'une cagoule, avec des fils Ă©lectriques attachĂ©s Ă ses mains, Ă ses pieds et Ă son pĂ©nis.
Le site 1391
Mais les techniques de torture âcrĂ©ativesâ axĂ©es sur l'humiliation sexuelle et le viol ont une origine trĂšs claire.
Les interrogateurs israéliens enseignaient aux entrepreneurs et aux députés américains des techniques de torture qu'Israël utilise depuis longtemps contre les Palestiniens et autres Arabes.
En novembre 2003, alors que Cambone louait IsraĂ«l pour son aide en Irak, The Guardian publiait un rapport dĂ©taillant les tortures auxquelles IsraĂ«l soumettait les prisonniers dans une prison secrĂšte connue sous le nom de âFacility 1391â.
âJ'Ă©tais pieds nus et en pyjama lorsqu'ils m'ont arrĂȘtĂ©, et il faisait trĂšs froidâ, raconte Sameer Jadala, chauffeur de bus scolaire palestinien. âLorsque je suis arrivĂ©, ils m'ont demandĂ© de me dĂ©shabiller et m'ont donnĂ© un uniforme bleu. Puis ils m'ont donnĂ© un sac noirâ pour la tĂȘte.
D'autres anciens prisonniers du site 1391 ont dĂ©crit comment ils ont Ă©tĂ© dĂ©shabillĂ©s pour ĂȘtre interrogĂ©s, ont eu les yeux bandĂ©s, ont Ă©tĂ© menottĂ©s et menacĂ©s de viol.
Le rapport du Guardian explique en détail comment la torture a été pratiquée dans ce centre pendant des décennies. Les premiers prisonniers du centre étaient des Libanais enlevés par les forces israéliennes au cours de leur occupation du Sud-Liban durant 18 ans à partir de 1982.
Le cheikh Abd al-Karim Obeid, chef spirituel du groupe de résistance libanais Hezbollah, a été enlevé en 1989 et emmené au centre 1391. Obeid avait participé à des opérations de guérilla visant à expulser les forces israéliennes qui occupaient le pays. Il a été enlevé à son domicile dans le village de Jibchit, dans le sud du Liban, par des commandos israéliens arrivés par hélicoptÚre.
Au cours du raid visant à s'emparer d'Obeid, les forces israéliennes ont également enlevé un jeune homme, Hashem Fahaf, qui rendait visite au cheikh pour obtenir des conseils religieux. Fahaf n'a jamais été accusé d'un crime, mais il a été détenu dans des prisons israéliennes, dont le site 1391, pendant les onze années qui ont suivi.
Israël a détenu Fahaf et 18 autres Libanais comme otages, ou comme monnaie d'échange, pour obtenir le retour de l'aviateur israélien Ron Arad, dont l'avion s'est écrasé au Liban alors qu'il bombardait des cibles de l'OLP.
Haaretz rapporte qu'un colonel de rĂ©serve de l'unitĂ© 504, connu sous le nom de âHetâ, a racontĂ© comment un interrogateur de l'installation
âa dĂ©shabillĂ© un suspect et l'a forcĂ© Ă boire du thĂ© ou du cafĂ© dans un cendrier rempli de cendres de cigarettes, puis a introduit la crĂšme Ă raser ou le dentifrice dans la bouche du suspectâ.
Het se souvient d'un autre cas oĂč l'interrogateur, connu sous le nom de âMajor Georgeâ, a introduit
âune matraque dans le rectum d'un suspect et lui a demandĂ© de s'asseoir sur la matraque Ă moins quâil ne veuille parlerâ.
PlutÎt que de poursuivre le major George, les autorités israéliennes ont ouvert une procédure pénale contre Het pour avoir révélé les tortures pratiquées dans l'installation 1391.
Diviser l'Irak pour servir les intĂ©rĂȘts d'IsraĂ«l
La colĂšre suscitĂ©e par les rĂ©vĂ©lations d'Abou Ghraib est largement considĂ©rĂ©e comme ayant alimentĂ© l'insurrection irakienne visant Ă expulser les forces amĂ©ricaines. L'insurrection elle-mĂȘme a commencĂ© aprĂšs que les mĂȘmes conservateurs pro-israĂ©liens de l'administration Bush ont pris la dĂ©cision fatidique de dissoudre l'armĂ©e irakienne.
Cette bévue a laissé sans emploi des centaines de milliers de militaires qualifiés, dont beaucoup ont ensuite rejoint les rangs de l'insurrection. Grùce à leur connaissance intime des armes et des tactiques de l'armée irakienne, ces anciens soldats sont devenus de redoutables adversaires dans la campagne contre les forces d'occupation américaines.
La violence a rapidement échappé à tout contrÎle et s'est transformée en une guerre civile sectaire, divisant les populations sunnites, chiites et kurdes de l'Irak. Des centaines de milliers d'Irakiens ont été tués alors que le pays était déchiré.
Wired a soulignĂ© des annĂ©es plus tard que, bien qu'un consensus ait fini par se dĂ©gager au sein de l'establishment de la dĂ©fense amĂ©ricaine sur le fait que âle choix d'envahir l'Irak Ă©tait irrĂ©flĂ©chi et que le plan initial pour stabiliser le pays Ă©tait bien pireâ, Stephen Cambone avait un autre point de vue.
Pour l'ancien chef des services de renseignement de Donald Rumsfeld, la guerre en Irak et le chaos qu'elle a engendré constituent
âl'une des grandes dĂ©cisions stratĂ©giques de la premiĂšre moitiĂ© du XXIe siĂšcle, si elle ne s'avĂšre pas ĂȘtre la plus grandeâ.
Aux yeux des nĂ©oconservateurs sionistes, le coĂ»t en vies et souffrances humaines Ă©tait un sacrifice nĂ©cessaire pour atteindre leurs objectifs de longue date en Asie occidentale. Les artisans de la guerre dâIrak, notamment Cambone, Rumsfeld, Feith et Wolfowitz, considĂ©raient la dĂ©vastation qu'ils ont engendrĂ©e comme un moyen d'arriver Ă leurs fins : neutraliser les menaces potentielles pour IsraĂ«l.
Pourtant, il est clair, à la lumiÚre des actions entreprises par la Résistance islamique en Irak, que leurs grands projets ont finalement échoué.
https://thecradle.co/articles/the-tel-aviv-torture-trail-israels-role-in-the-abu-ghraib-scandal


