đâđš Terres & mers du Pacifique
En Nouvelle-CalĂ©donie, une lutte acharnĂ©e entre populations autochtones et autoritĂ©s coloniales françaises se dĂ©roule sur fond d'intensification de la militarisation du Pacifique par les Ătats-Unis.
đâđš Terres & mers du Pacifique
Par Vijay Prashad, Tricontinental : Institute for Social Research, le 26 juillet 2024
Depuis le mois de mai,une lutte acharnée secoue la Kanaky ou Nouvelle-Calédonie, un archipel situé dans le Pacifique, à environ 1 500 kilomÚtres à l'est de l'Australie.
L'ßle, l'un des cinq territoires d'outre-mer de l'Asie-Pacifique gouvernés par la France, est sous domination coloniale française depuis 1853. Le peuple autochtone kanak a initié ce cycle de contestation aprÚs que le gouvernement français d'Emmanuel Macron a étendu le droit de vote aux élections provinciales à des milliers de colons français dans les ßles.
Les troubles ont conduit Macron à suspendre les nouvelles rÚgles tout en soumettant les insulaires à une sévÚre répression.
[Voir : La France perd la main sur une autre possession coloniale].
Ces derniers mois, le gouvernement français a imposĂ© l'Ă©tat d'urgence et le couvre-feu sur les Ăźles et a dĂ©ployĂ© des milliers de soldats français qui , selon M. Macron , resteront en Nouvelle-CalĂ©donie âaussi longtemps qu'il le faudraâ.
Plus d'un millier de manifestants ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par les autoritĂ©s françaises, y compris des militants indĂ©pendantistes kanaks comme Christian Tein, le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), et certains d'entre eux ont Ă©tĂ© envoyĂ©s en France pour y ĂȘtre jugĂ©s. Les accusations portĂ©es contre Tein et d'autres, notamment pour crime organisĂ©, seraient risibles si les consĂ©quences n'Ă©taient pas aussi dramatiques.
Si la France a réprimé aussi sévÚrement les manifestations en Nouvelle-Calédonie, c'est parce que la vieille nation impériale utilise ses colonies non seulement pour exploiter ses ressources (la Nouvelle-Calédonie détient les cinquiÚmes réserves mondiales de nickel), mais aussi pour étendre son influence politique à travers le monde - en l'occurrence, pour marquer de sa présence militaire aux abords de la Chine.
Cette histoire est loin d'ĂȘtre nouvelle : entre 1966 et 1996, par exemple, la France a utilisĂ© des Ăźles du Pacifique Sud pour des essais nuclĂ©aires. L'un de ces essais, l'opĂ©ration Centaure, en juillet 1974, a touchĂ© les 110 000 habitants de l'atoll de Mururoa, en PolynĂ©sie française.
La lutte des peuples autochtones kanaks de Nouvelle-Calédonie ne concerne pas seulement la libération du colonialisme, mais aussi la terrible violence militaire infligée à ces terres et à ces eaux par le Nord global. La violence qui a sévi de 1966 à 1996 reflÚte le mépris des Français pour les insulaires, qu'ils traitent comme des rebuts, comme des naufragés sur ces terres.
Les troubles actuels en Nouvelle-CalĂ©donie ont pour corollaire la militarisation croissante du Pacifique par le Nord, sous la houlette des Ătats-Unis. Actuellement, 25 000 militaires de 29 pays participent Ă Rim of the Pacific (RIMPAC), un exercice militaire qui s'Ă©tend de HawaĂŻ aux confins du continent asiatique.
Tricontinental : Institute for Social Research a collaboré avec un grand nombre d'organisations - dont certaines sont originaires du Pacifique et de l'océan Indien - pour rédiger l'alerte rouge n° 18 sur cette évolution dangereuse. Leurs noms figurent ci-dessous.
Les Ătats-Unis et leurs alliĂ©s organisent des exercices Rim of the Pacific (RIMPAC) depuis 1971. Les premiers partenaires de ce projet militaire sont l'Australie, le Canada, la Nouvelle-ZĂ©lande, le Royaume-Uni et les Ătats-Unis, Ă©galement les premiers membres du rĂ©seau de renseignement Five Eyes (aujourd'hui Fourteen Eyes), créé pour partager des informations et mener des exercices de surveillance concertĂ©s.
Ils sont Ă©galement les principaux pays anglophones de l'Organisation du traitĂ© de l'Atlantique Nord (OTAN, créée en 1949) et membres du traitĂ© stratĂ©gique Australie-Nouvelle-ZĂ©lande-Ătats-Unis (ANZU.S.), signĂ© en 1951.
RIMPAC est devenu un exercice militaire biennal majeur attirant un certain nombre de pays prĂ©sentant diverses formes d'allĂ©geance au Nord (Allemagne, Belgique, BrĂ©sil, Brunei, Chili, Colombie, Ăquateur, France, Inde, IndonĂ©sie, IsraĂ«l, Italie, Japon, Malaisie, Mexique, Pays-Bas, PĂ©rou, Philippines, RĂ©publique de CorĂ©e, Singapour, Sri Lanka, ThaĂŻlande et Tonga).
RIMPAC 2024 a dĂ©butĂ© le 28 juin et se poursuivra jusqu'au 2 aoĂ»t. Il se dĂ©roule Ă HawaĂŻ, un territoire illĂ©galement occupĂ© par les Ătats-Unis. Le mouvement indĂ©pendantiste hawaĂŻen a toujours rĂ©sistĂ© Ă RIMPAC, considĂ©rĂ© comme une composante de l'occupation par les Ătats-Unis de terres hawaĂŻennes souveraines.
[Voir : Les exercices militaires menĂ©s par les Ătats-Unis dans le Pacifique font des ravages].
L'exercice compte plus de 150 avions, 40 navires en surface, trois sous-marins, 14 unitĂ©s terrestres nationales et d'autres Ă©quipements militaires provenant de 29 pays, bien que le gros des effectifs provienne des Ătats-Unis. L'objectif de l'exercice est l'âinteropĂ©rabilitĂ©â, c'est-Ă -dire l'intĂ©gration des forces militaires (principalement navales) de diffĂ©rents pays Ă celles des Ătats-Unis.
Le commandement et le contrĂŽle principaux de l'exercice sont gĂ©rĂ©s par les Ătats-Unis, le cĆur et l'Ăąme de RIMPAC.
Pourquoi RIMPAC est si dangereux
Les documents et dĂ©clarations officielles relatifs Ă RIMPAC indiquent que ces exercices permettent aux marines un entrainement âen vue d'un large spectre d'opĂ©rations potentielles Ă travers le mondeâ. Toutefois, il ressort clairement des documents stratĂ©giques amĂ©ricains et du comportement des responsables amĂ©ricains Ă la tĂȘte de RIMPAC que la Chine est au centre de leurs prĂ©occupations. Les documents stratĂ©giques indiquent Ă©galement clairement que les Ătats-Unis considĂšrent la Chine comme une menace majeure, voire comme la principale menace, pour la domination amĂ©ricaine et estiment qu'elle doit ĂȘtre jugulĂ©e.
Ce contrĂŽle se traduit par une guerre commerciale contre la Chine, mais surtout par un ensemble de manĆuvres militaires de la part des Ătats-Unis.
Ces manĆuvres comprennent la crĂ©ation de nouvelles bases militaires amĂ©ricaines dans les territoires et pays entourant la Chine, l'utilisation de navires militaires amĂ©ricains et alliĂ©s pour provoquer la Chine par le biais d'exercices de ânavigation libreâ, la menace de positionner des missiles nuclĂ©aires amĂ©ricains Ă courte portĂ©e dans des pays et territoires alliĂ©s des Ătats-Unis, y compris TaĂŻwan, l'extension de la base aĂ©rienne de TaĂŻwan, la mise en oeuvre d'un systĂšme de contrĂŽle du trafic aĂ©rien et d'un systĂšme de contrĂŽle de l'accĂšs Ă l'espace aĂ©rien, y compris TaĂŻwan, l'extension de l'aĂ©rodrome de Darwin, en Australie, pour y dĂ©ployer des avions amĂ©ricains Ă©quipĂ©s de missiles nuclĂ©aires, le dĂ©veloppement de la coopĂ©ration militaire avec les alliĂ©s des Ătats-Unis en Asie de l'Est dans des termes qui dĂ©montrent prĂ©cisĂ©ment leur intention d'intimider la Chine, et l'organisation des manĆuvres RIMPAC, en particulier ces derniĂšres annĂ©es.
Bien que la Chine ait été invitée à participer aux exercices RIMPAC 2014 et RIMPAC 2016, lorsque les tensions n'étaient pas aussi vives, elle n'a plus été conviée depuis RIMPAC 2018.
Bien que les documents RIMPAC suggĂšrent que ces manĆuvres militaires sont menĂ©es Ă des fins humanitaires, elles ne sont qu'un cheval de Troie. On en a vu un exemple lors du RIMPAC 2000, lorsque les militaires ont organisĂ© l'exercice international d'entraĂźnement Ă la rĂ©ponse humanitaire Strong Angel.
En 2013, les Ătats-Unis et les Philippines ont coopĂ©rĂ© pour fournir une assistance humanitaire aprĂšs le typhon dĂ©vastateur Haiyan. Peu aprĂšs, les Ătats-Unis et les Philippines ont signĂ© l'accord de coopĂ©ration renforcĂ©e en matiĂšre de dĂ©fense (2014), qui permet aux Ătats-Unis d'accĂ©der aux bases de l'armĂ©e des Philippines pour entretenir leurs dĂ©pĂŽts d'armes et leurs troupes.
En d'autres termes, les opérations humanitaires ont ouvert la voie à une coopération militaire plus poussée.
RIMPAC est un événement militaire à tirs réels. La partie la plus spectaculaire de l'exercice est le Sinking Exercise (SINKEX), un exercice qui consiste à couler des navires de guerre déclassés au large des cÎtes d'Hawaï.
Le navire cible de RIMPAC 2024 sera l'U.S.S Tarawa, un navire d'assaut amphibie de 40 000 tonnes, l'un des plus imposants Ă l'Ă©poque oĂč il Ă©tait en service. Aucune Ă©tude d'impact environnemental n'a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sur le naufrage rĂ©gulier de ces navires dans les eaux proches des nations insulaires, pas plus que l'on ne connaĂźt l'impact environnemental de l'organisation de ces vastes exercices militaires, non seulement dans le Pacifique, mais partout ailleurs dans le monde.
RIMPAC fait partie de la nouvelle guerre froide contre la Chine que les Ătats-Unis imposent Ă la rĂ©gion. Il est conçu pour provoquer des conflits. Cela fait de RIMPAC un exercice trĂšs dangereux.
Le rÎle d'Israël dans RIMPAC
IsraĂ«l, pays non riverain de l'ocĂ©an Pacifique, a participĂ© pour la premiĂšre fois Ă RIMPAC 2018, puis RIMPAC 2022 et RIMPAC 2024. Bien qu'IsraĂ«l ne dispose pas d'avions ou de navires dans l'exercice militaire, il participe nĂ©anmoins Ă sa composante âinteropĂ©rabilitĂ©â, notamment en mettant en place un commandement et un contrĂŽle coordonnĂ©s et en collaborant Ă la partie de l'exercice relative au renseignement et Ă la logistique.
IsraĂ«l participe Ă RIMPAC 2024 alors mĂȘme qu'il se livre Ă un gĂ©nocide contre les Palestiniens de Gaza. Bien que plusieurs des Ătats observateurs de RIMPAC 2024 (comme le Chili et la Colombie) aient ouvertement condamnĂ© le gĂ©nocide, ils continuent de participer Ă RIMPAC 2024 aux cĂŽtĂ©s de l'armĂ©e israĂ©lienne. Il n'y a eu aucune mention publique de leur rĂ©ticence quant Ă l'implication d'IsraĂ«l dans ces dangereux exercices militaires interarmĂ©es.
Israël est un pays colonisateur qui poursuit son apartheid meurtrier et son génocide contre le peuple palestinien.
Dans le Pacifique, les communautĂ©s indigĂšnes d'Aotearoa (Nouvelle-ZĂ©lande) Ă HawaĂŻ ont manifestĂ© contre RIMPAC au cours des 50 derniĂšres annĂ©es, dĂ©nonçant des exercices se dĂ©roulant sur des terres et des eaux volĂ©es, indiffĂ©rents Ă l'impact nĂ©gatif pour les communautĂ©s indigĂšnes, dont les terres et les eaux sont le théùtre d'exercices Ă tir rĂ©el (y compris des zones oĂč des essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques ont Ă©tĂ© effectuĂ©s par le passĂ©), contribuant au dĂ©sastre climatique qui fait monter le niveau des eaux et menace l'existence des communautĂ©s insulaires.
Bien que la participation d'IsraĂ«l ne soit pas surprenante, le problĂšme ne rĂ©side pas tant dans sa participation Ă RIMPAC que dans l'existence mĂȘme de RIMPAC. IsraĂ«l est un Ătat d'apartheid qui mĂšne un gĂ©nocide, et RIMPAC est un projet colonial qui fait planer la menace d'une guerre d'anĂ©antissement contre les peuples du Pacifique et de la Chine.
Te Kuaka (Aotearoa)
Red Ant (Australie)
Workers Party of Bangladesh (Bangladesh)
Coordinadora por Palestina (Chili)
JudĂxs Antisionistas contra la OcupaciĂłn y el Apartheid (Chili)
Partido Comunes (Colombie)
Congreso de los Pueblos (Colombie)
CoordinaciĂłn PolĂtica y Social, Marcha PatriĂłtica (Colombie)
Partido Socialista de Timor (Timor Leste)
Hui Aloha ??ina (Hawai'i)
Communist Party of India (Marxist-Leninist) Liberation (Inde)
Federasi Serikat Buruh Demokratik Kerakyatan (Indonésie)
Federasi Serikat Buruh Militan (Indonésie)
Federasi Serikat Buruh Perkebunan Patriotik (Indonésie)
Pusat Perjuangan Mahasiswa untuk Pembebasan Nasional (Indonésie)
Solidaritas.net (Indonésie)
Gegar Amerika (Malaisie)
Parti Sosialis Malaysia (Malaisie)
Pas de guerre froide
Awami Workers Party (Pakistan)
Haqooq-e-Khalq Party (Pakistan)
Mazdoor Kissan Party (Pakistan)
Partido Manggagawa (Philippines)
Partido Sosyalista ng Pilipinas (Philippines)
The International Strategy Center (République de Corée)
Janatha Vimukthi Peramuna (Sri Lanka)
Tricontinental : Institut de recherche sociale
Parti communiste du Népal (socialiste unifié)
CODEPINK : Women for Peace (Ătats-Unis)
Nodutdol (Ătats-Unis)
Parti pour le socialisme et la libĂ©ration (Ătats-Unis)
Lorsque les mobilisations populaires ont dĂ©ferlĂ© sur la Nouvelle-CalĂ©donie au mois de mai, je me suis empressĂ© de remettre la main sur un recueil de poĂšmes de l'indĂ©pendantiste kanak DĂ©wĂ© GorodĂ© (1949-2022) intitulĂ© Sous les cendres des conques (1974). Dans ce livre, Ă©crit l'annĂ©e mĂȘme oĂč DĂ©wĂ© GorodĂ© rejoint le groupe politique marxiste des Foulards rouges, elle Ă©crit le poĂšme âZoneinterditeâ, qui se termine ainsi :
Reao Vahitahi Nukutavake
Pinaki Tematangi Vanavana
Tureia Maria Marutea
Mangareva MORUROA FANGATAUFA
Zone interdite
quelque part en Polynésie
PolynĂ©sie dite âfrançaiseâ.
Ce sont les noms d'Ăźles dĂ©jĂ frappĂ©es par les essais nuclĂ©aires français. Il n'y a pas de ponctuation entre les noms, preuve, dâune part, que la disparition d'une Ăźle ou d'un pays ne signifie pas la fin de la contamination nuclĂ©aire, et que les eaux qui baignent les Ăźles ne divisent pas les peuples vivant sur de vastes Ă©tendues ocĂ©anes, mais les unissent contre l'impĂ©rialisme.
Cet élan a poussé Déwé Gorodé à fonder le Groupe 1878 (du nom de la rébellion kanak de cette année-là ), puis le Parti de libération kanak (PALIKA) en 1976, issu du Groupe 1878. Les autorités ont emprisonné Mme Gorodé à plusieurs reprises de 1974 à 1977 pour son rÎle de leader dans la lutte du PALIKA pour l'indépendance vis-à -vis de la France.
Pendant sa détention, Mme Gorodé a créé le Groupe de femmes Kanak exploitées en lutte avec Susanna Ounei. à leur sortie de prison, ces deux femmes participent à la création du Front de libération nationale kanak et socialiste en 1984. Grùce à une lutte concertée, Déwé Gorodé a été élue vice-présidente de la Nouvelle-Calédonie en 2001.
En 1985, treize pays du Pacifique Sud ont signĂ© le traitĂ© de Rarotonga, qui instaure une zone dĂ©nuclĂ©arisĂ©e de la cĂŽte est de l'Australie Ă la cĂŽte ouest de l'AmĂ©rique du Sud. En tant que colonies françaises, ni la Nouvelle-CalĂ©donie ni la PolynĂ©sie française ne l'ont signĂ©, mais d'autres l'ont fait, notamment les Ăles Salomon et K?ki 'Airani (Ăles Cook). DĂ©wĂ© GorodĂ© est aujourd'hui morte, et les armes nuclĂ©aires amĂ©ricaines sont en passe de pĂ©nĂ©trer le nord de l'Australie, en violation du traitĂ©. Mais la lutte ne faiblit pas pour autant.
Les routes sont toujours bloquĂ©es. Les cĆurs sont toujours en Ă©veil.
* Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien. Il est chargé d'écriture et correspondant en chef de Globetrotter. Il estéditeur de LeftWord Books et directeur de Tricontinental : Institute for Social Research. Il est chercheur principal non résident à l'Institut d'études financiÚres deChongyang, à l'université Renmin de Chine. Il a écrit plus de 20 livres, dont The Darker Nations et The Poorer Nations. Sesderniers ouvrages sont Struggle Makes Us Human : Learning from Movements for Socialism et, avec Noam Chomsky, The Withdrawal : Iraq, Libya, Afghanistan and the Fragility of U.S. Power.
Cet article est tiré de Tricontinental : Institute for Social Research.
Lesopinions exprimées dans cet article peuvent ou non refléter celles de Consortium News.
https://consortiumnews.com/2024/07/26/vijay-prashad-pacific-lands-seas/