đâđš âTrop, c'est tropâ : Albanese a Ă©voquĂ© Assange avec Biden
âNous voulons que le gouvernement aille au-delĂ des dĂ©marches auprĂšs de l'administration Bidenâ, a dĂ©clarĂ© M. Shipton, âmais quâil agisse comme pour d'autres Australiens emprisonnĂ©s Ă l'Ă©tranger".
đâđš âTrop, c'est tropâ : Albanese a Ă©voquĂ© Assange avec Biden
Par David Crowe, le 27 octobre 2023
Le Premier ministre Albanese a parlĂ© d'Assange lors de ses entretiens privĂ©s Ă Washington DC, aprĂšs avoir appelĂ© publiquement ces derniers mois Ă une rĂ©solution des accusations amĂ©ricaines portĂ©es contre lui pour avoir divulguĂ© des secrets d'Ătat.
Les discussions ont eu lieu alors que le frÚre d'Assange, Gabriel Shipton, a déclaré dans nos colonnes qu'il craignait pour la vie de son frÚre en raison de l'impact de la détention sur sa santé psychologique.
M. Shipton s'est joint Ă des manifestants devant la Maison-Blanche cette semaine pour sensibiliser l'opinion Ă cette affaire, au moment mĂȘme oĂč M. Biden recevait M. Albanese Ă la Maison-Blanche.
M. Albanese a confirmé à notre rédaction qu'il avait fait part de ses préoccupations concernant M. Assange lors de ses discussions avec le président, notamment lors d'un dßner informel, d'une discussion dans le bureau ovale de la Maison-Blanche et d'une réunion officielle avec M. Biden et ses collaborateurs.
S'il n'a pas voulu parler de ses entretiens privĂ©s avec M. Biden ni de l'avis du prĂ©sident sur la question, il a clairement indiquĂ© qu'il estimait que la dĂ©tention nâavait que trop durĂ©.
âJ'ai dit clairement que cela suffisait, et qu'il Ă©tait temps de mettre un terme Ă cette situationâ, a-t-il dĂ©clarĂ©.
M. Shipton a dĂ©clarĂ© que M. Assange devait ĂȘtre libĂ©rĂ© parce que son travail au sein de WikiLeaks avait servi l'intĂ©rĂȘt public.
Parmi les rĂ©vĂ©lations de Wikileaks, on peut citer la vidĂ©o âCollateral Murderâ qui montre les forces amĂ©ricaines tuant des civils en Irak, ainsi que la publication d'un grand nombre de cĂąbles diplomatiques amĂ©ricains.
âNous voulons que le gouvernement ne se contente pas de faire des dĂ©marches auprĂšs de l'administration Bidenâ, a dĂ©clarĂ© M. Shipton, âmais quâil agisse comme il le fait pour d'autres Australiens emprisonnĂ©s Ă l'Ă©trangerâ.
M. Assange, actuellement incarcéré à la prison londonienne de Belmarsh, risque une peine maximale de 175 ans de prison aprÚs avoir été inculpé de 17 chefs d'accusation pour violation de la loi américaine sur l'espionnage et d'un autre chef d'accusation lié au piratage informatique.
M. Shipton, qui a vu M. Assange la semaine derniĂšre, a dĂ©clarĂ© qu'une visite Ă son frĂšre Ă©tait toujours âangoissanteâ, au regard de son Ă©tat de santĂ©.
âIl se bat toujours, il s'accroche malgrĂ© ce qu'il a traversĂ© et malgrĂ© les adversaires qu'il affronteâ, a-t-il dĂ©clarĂ©.
âIl n'est plus l'homme qu'il Ă©tait il y a un an ou mĂȘme avant - il en a vraiment souffert.â
M. Shipton a dĂ©clarĂ© qu'il serait inacceptable que M. Assange soit jugĂ© aux Ătats-Unis, sachant que l'affaire a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă un tribunal de Virginie, oĂč la communautĂ© - et le jury - comprend des travailleurs du secteur de la DĂ©fense et de la SĂ©curitĂ©.
âPour moi, Julian ne bĂ©nĂ©ficiera pas d'un procĂšs Ă©quitable aux Ătats-Unisâ, a-t-il dĂ©clarĂ©. âC'est vraiment une fable, pour ĂȘtre honnĂȘte, que cette idĂ©e selon laquelle Julian bĂ©nĂ©ficierait d'un procĂšs Ă©quitable ou d'un accord Ă©quitable qui ne le ferait pas souffrir davantage.â
Lorsque des journalistes australiens ont interrogĂ© le porte-parole du Conseil national de sĂ©curitĂ© des Ătats-Unis, John Kirby, sur cette affaire cette semaine, ce dernier a rĂ©pondu que la question de l'extradition relevait du ministĂšre de la Justice.
M. Biden risque de subir un contrecoup politique interne s'il intervient dans l'affaire pour abandonner la demande d'extradition, les conservateurs tels que l'ancien président Donald Trump pouvant s'en servir contre le président lors de la prochaine élection présidentielle.
L'ancien président Barack Obama a commué la peine d'une autre personne impliquée dans les révélations de WikiLeaks, Chelsea Manning, aprÚs qu'elle ait été jugée et incarcérée.
Une délégation de députés de divers partis, dont l'ancien leader des Nationals Barnaby Joyce et la députée indépendante de Kooyong Monique Ryan, s'est rendue à Washington en septembre pour plaider en faveur de la liberté de M. Assange.
M. Shipton a dĂ©clarĂ© que les gens se souciaient de cette affaire parce qu'elle symbolisait lââinĂ©galitĂ©â des relations entre I'Australie et les Ătats-Unis.
âJulian est australien - il a un pĂšre australien, un fils australienâ, a-t-il dĂ©clarĂ©.
âC'est un citoyen australien injustement emprisonnĂ© et c'est au gouvernement australien de dĂ©fendre ses compatriotes Ă l'Ă©trangerâ, a-t-il ajoutĂ©.
âLes gens ne comprennent pas vraiment ce qu'il a fait de mal. Il a publiĂ© des documents authentiquesâ, a dĂ©clarĂ© M. Shipton Ă Washington.
âL'autre aspect de la question est donc notre droit de savoir ce que les gouvernements font en notre nom, et c'est essentiel lorsque l'Australie entretient des relations aussi suivies avec le pouvoir qui emprisonne Julian pour avoir publiĂ© des donnĂ©es de sĂ©curitĂ© nationale sur ce qu'il fait en secretâ.