👁🗨 "Trop c'est trop" - la coupe est pleine
Le "diktat des retraites" est un acte violent & la violence administrative, policière, judiciaire est la violence qui fait mal dans les rues de la Grande Nation. Et pourtant, ils protestent.
👁🗨 "Trop c'est trop" - la coupe est pleine
Un article de Frank Blenz, le 24 mars 2023
Le "diktat des retraites" est un acte de violence & la violence administrative, policière, judiciaire est la violence douloureuse exercée contre les gens dans les rues de la Grande Nation. Et pourtant, ils protestent
La France est en feu. Les gens détestent leur président. Il ne leur fait pas de cadeaux. Ils descendent dans la rue, ils protestent, ils sont en colère. Ils veulent une vie meilleure. Le président ne veut pas de ça, du moins pas pour eux. Il travaille pour d'autres patrons. Sa police pète les plombs. Les gouvernants perdent leur décence et leur dignité. Une loi (comme beaucoup d'autres auparavant) est passée en force au Parlement, voire au fouet. C'est une loi qui nuit au pays, qui nuit aux citoyens. La loi, sa mise en œuvre, le décret, tout cela est géré par le président comme une orgie de mépris corrosif contre son propre peuple. La France n'est plus un pays démocratique, elle n'est plus une grande nation fière. Grande est la colère du peuple de voir qu'un petit nombre de puissants s'arroge le droit de disposer d'un peuple et de se moquer de lui comme autrefois, lorsque l'on conseillait aux pauvres de manger de la brioche s'ils venaient à manquer de pain. Mais ce ne sont pas les pauvres qui sont pauvres, ce sont les riches qui sont pauvres et misérables. Un article de Frank Blenz.
Une photo choque. Le policier vêtu de noir, en tenue intégrale et martiale, casque, gants, équipement de protection, matériel de combat rapproché à la ceinture, bottes, dégaine avec vigueur et abat sa longue et dure matraque sur les avant-bras de l'homme qui lui fait face, c'est un jeune manifestant. Celui-ci s'accroupit de justesse pour se protéger le visage.
Que se passera-t-il ensuite ? Il n'a rien pu faire, la rage du policier a frappé le jeune Français. Il ressent aussitôt la douleur. Seule l'adrénaline, l'énorme situation de stress lui permettent de réagir et, espérons-le, d’échapper à son agresseur par une rue latérale.
Le voyou et ses collègues, les policiers - continuent à se déchaîner, avec pour mission l'intimidation, la violence contre les manifestants, la répression des revendications légitimes. Le soir, les chaînes de télévision rapporteront à quel point les manifestants ont été violents.
Le président et les siens sont en colère, ils se déchaînent contre la résistance du pays. Des millions de personnes descendent dans la rue. Ils protestent, ils bloquent, ils font grève, leur immobilisme sert de moyen démocratique légitime contre l'immobilisme que le président vend comme un progrès, il ne s'agit pas seulement, et de loin, que des retraites. Pour qui est-ce un progrès ? C'en est un pour les riches, dont il est le président. Il faut bien recevoir un petit surnom, et celui de "président des riches", le bel homme de l'Elysée l'a déjà mérité depuis longtemps.
Les manifestations n'en finissent pas. Les forces de l'ordre sont donc en pleine forme. Encore et toujours, les hommes en uniforme mandatés par le président, le plus souvent vêtus de noir, cagoulés et casqués, font irruption dans la foule. Dans tout le pays. On peut voir dans le monde entier sur internet des vidéos montrant comment les coups sont assénés de manière experte. Des projectiles sifflent dans le décor. Des jets de spray au poivre fusent sur les visages des citoyens. Les uniformes sont dans tous leurs états. Même dans les cercles de la police, on se demande s'il n'y aura pas bientôt des morts. La situation s'envenime.
La loi sur l'allongement de la durée de la vie active est passée en force, le tout par un Parlement qui n'a même pas été consulté, par un président dont le mandat est le dernier et qui agit comme si après lui venait le déluge. Mais le déluge, il est déjà là.
La France, ma France. Paris, la ville de l'amour, de l'art, de l'art de vivre. La France, le pays qui nous est proche, à nous Allemands, lorsque nous pensons aux belles choses de la vie. Le pays est pris dans l'étau de l'injustice. Liberté, Égalité, Fraternité, mon cul. De plus en plus de souffrances sont infligées aux gens, aux simples, à ceux qui font tourner la vie quotidienne. Tout ce qui coûte coûte plus cher, tout ce qui pourrait se distribuer est limité et géré avec avarice par les quelques nantis qui en ont plus qu'il n'en faut, et qui s'arrogent le droit d'en disposer. Ce sont ceux qui sont assis aux tables somptueuses qui se réjouissent et qui distribuent - font distribuer - violemment les coups de bâton. Le Moyen Âge.
Je lis les mots d'un ami de France qui, lui aussi, ressent la dangerosité de la situation, et est tout aussi en colère que moi. Ses mots font penser à un rapport, mais bien différent de ceux des préfectures de police :
" L'agressivité croissante des jeunes en voie de politisation qui descendent quotidiennement dans la rue depuis le 16 mars (c'est le jour où la réforme des retraites a été promulguée par décret) est cependant plutôt due à la recrudescence des violences policières contre l'ensemble du mouvement de protestation contre la réforme des retraites de Macron. On compte bien plus d'un millier d'arrestations, dues à des nassages de police illégaux, suivis de modes d'interpellation humiliants. Bien que les manifestations spontanées et la participation à celles-ci soient désormais légales en France (un jugement de principe a été rendu en juin de l'année dernière), le ministre de l'Intérieur Darmanin, qui ne voit que des "forces d'ultra-gauche" derrière les protestations, s'autorise à ignorer ouvertement les lois en vigueur.
Le préfet de police de Paris a également évoqué le "carcan juridique" qui serait nécessaire pour procéder à des arrestations en bonne et due forme. Rien que le fait que plus de 90% des personnes arrêtées soient remises en liberté sans aucune forme de poursuites judiciaires montre que le fondement juridique de ces mesures est largement inexistant. Mais seulement après que les personnes aient été placées en détention provisoire de 20 à 48 heures.
Dans les rares cas qui sont ensuite traités dans le cadre de procédures judiciaires accélérées, des condamnations sont finalement prononcées sur la base d'un minimum d'indices. Les juges se conforment ici strictement aux souhaits du ministre de la Justice Dupont-Moretti, qui a ordonné aux tribunaux de "juger avec une grande fermeté". Comme lors des manifestations des Gilets jaunes, les tribunaux agissent tel un bras armé de la politique. Des sanctions absurdes et non respectueuses des droits de l'homme, comme l'interdiction de manifester ou l'interdiction de se rendre dans la ville de Paris, peuvent en être la conséquence. Tout cela montre que la France n'est pas un Etat de droit libre et démocratique, mais qu'elle est au contraire encadrée par une bureaucratie autoritaire qui veut étouffer dans l'œuf toute forme de pratique susceptible d'entraîner des changements de société. "
Des millions de personnes protestent, leur président réagit. Avec véhémence, en pyromane. Y compris en provoquant sciemment des dégâts. Une arme est à nouveau utilisée, proscrite par la communauté internationale. Cette arme s'appelle LBD. Qu'est-ce que c'est ? Elle est utilisée par les policiers pour viser les personnes, pour atteindre les yeux, les mains. A partir de 2018, de nombreuses blessures ont été infligées lors d'opérations de police contre le mouvement de protestation sociale des Gilets jaunes. Ces tirs visent à mettre les "opposants" hors d'état de nuire, à les intimider, à faire une démonstration de force. Le but de ces tirs consiste explicitement à blesser.
Les manifestations ne faiblissent pas. Le président fait preuve de fermeté. Il veut armer la gendarmerie, 200 brigades supplémentaires pour appliquer sa politique seront envoyées au combat contre sa propre population. A noter : en France, ces forces de police sont considérées comme faisant partie de l'armée. Une armée à l'intérieur ? Nombreux sont ceux qui se demandent si le président ne prend pas le risque d'une guerre civile.
La violence constitue un instrument politique. Le président cumule les formes de violence contre sa propre nation. D'une part, sa loi, qualifiée de "diktat des retraites" par plus des trois quarts de la population, est un acte de violence, et la violence administrative, policière, celle de l'appareil judiciaire est la violence qui fait mal aux gens dans les rues de la Grande Nation. Et pourtant, ils protestent :
Les chiffres en provenance de France indiquent à nouveau une participation massive aux manifestations. Le chiffre record de plus de 3 millions de manifestants le 7 mars va donc être dépassé :
Paris : 800.000 personnes
Marseille : 280.000 personnes
Bordeaux : 110.000 personnes
Nantes : 80.000 personnes
Lille : 75.000 personnes
Lyon : 55.000 personnes
Rennes : 35.000 personnes
Orléans : 30.000 personnes
Tarbes : 25.000 personnes
Pau : 25.000 personnes
Bayonne : 24.000 personnes
Rouen : 23.000 personnes
Auch : 10.000 personnes
(Source : Sebastian Chwala, chiffres fournis par les organisateurs de la grève)