👁🗨 Ulrich Heyden: Vent mauvais au Bundestag
A l'avenir, quiconque émettra des propos assimilables à une "minimisation des crimes de guerre russes" pourra être puni pour "incitation à la haine", loi adoptée au Bundestag en procédure d'urgence.
👁🗨 Vent mauvais au Bundestag
📰 Par Ulrich Heyden, le 25 octobre 2022
Les personnes qui tentent de rendre compte de la guerre en Ukraine également du côté russe, ou de fournir une aide humanitaire aux personnes dans le besoin dans les nouveaux territoires russes, sont exclues du discours public. La liberté d'opinion et la liberté de la presse deviennent des concepts creux. A l'avenir, quiconque émettra des propos qui ressemblent à une "minimisation des crimes de guerre russes" pourra être puni pour "incitation à la haine" en vertu d'une modification de la loi adoptée jeudi [le 20 octobre] par le Bundestag dans le cadre d'une procédure d'urgence. Par Ulrich Heyden.
Cet article est également disponible en podcast audio.
Même le journal interne des Verts "taz" trouve ce durcissement de la loi inquiétant. Elle écrit : "La négation et la minimisation des crimes de guerre et des génocides sont désormais punissables en tant qu'"incitation à la haine". Le Bundestag a renforcé le droit pénal dans la nuit de jeudi à vendredi, sans aucune annonce. Cela concerne par exemple la négation et la minimisation des crimes de guerre russes en Ukraine".
Parallèlement à ce durcissement de la loi, les "révélations" sur les "acolytes de Poutine" en Allemagne se multiplient dans les grands médias allemands. "Bild" et la chaîne de télévision MDR ont mis en garde ces derniers mois contre l'aide humanitaire aux habitants de Lugansk et de Donetsk, car il s'agit d'une "aide à Poutine".
Même le journal "Die Welt" s’y met. Il a publié il y a quelques jours un long texte sur les "acolytes de Poutine" en Allemagne. "Grâce à une action d'infiltration, des activistes ukrainiens ont obtenu un aperçu de l'intérieur d'un réseau prorusse. Die Welt a pu analyser en exclusivité des chats", annonce le journal de Springer.
Des "activistes ukrainiens" ont aidé à la recherche, écrit "Die Welt". Toute opposition étant interdite en Ukraine et les amis de la Russie risquant d'être torturés et assassinés, on peut supposer que les "activistes ukrainiens" sont en contact étroit avec l'appareil d'Etat ukrainien. L'appareil d'Etat ukrainien est à son tour en contact très étroit avec les services allemands et américains. L'article du Monde n'a donc rien à voir avec le journalisme, mais plutôt avec une chasse à l'homme où tous les moyens sont permis.
Le moment est venu pour les personnes qui tiennent à la loi fondamentale et à la liberté de la presse d'agir. Avec la campagne contre les "acolytes de Poutine", on veut bannir complètement du débat public la critique des livraisons d'armes à l'Ukraine. Seuls ceux qui désignent la Russie comme unique responsable de la situation hautement explosive en matière de politique de sécurité doivent encore pouvoir s'exprimer dans l'espace public.