👁🗨 Une écrasante majorité d'Israéliens estime le retour au nord impossible
Alors que le Hezbollah élargit son champ d'action et que l'économie du nord souffre de plus en plus, les colons israéliens expriment leur pessimisme quant à leur retour dans les colonies du nord.
👁🗨 Une écrasante majorité d'Israéliens estime le retour au nord impossible
Par Al Mayadeen English, Source : Al Mayadeen English + Israeli Media, le 19 novembre 2024 à 21:12
Les Israéliens sont 82,5 à penser que la situation sécuritaire actuelle empêche le retour des colons dans le nord de la Palestine occupée, a révélé l'Institut israélien d'études stratégiques nationales (INSS).
En outre, 45 % d'entre eux pensent qu'Israël devrait fermement œuvrer à la conclusion d'un accord de cessez-le-feu avec le Liban afin de garantir les conditions de sécurité de la zone d'occupation. Parallèlement, 24 % des Israéliens ont envisagé de partir à l'étranger, tandis que 29 % seulement ont déclaré qu'ils encouragent leurs enfants à s'enrôler dans les forces d'occupation israéliennes.
En ce qui concerne le cessez-le-feu, 86% doutent que la Russie prenne en compte les intérêts sécuritaires d'Israël si elle joue un rôle majeur dans la conclusion d'un accord avec le Liban.
Dans ce contexte, Moshe Davidovich, chef du Front Line Settlements Forum dans le nord de la Palestine occupée, a précédemment décrit “un étrange niveau de calme mêlé à une panique extrême” causé par l'intensité des attaques de roquettes et de drones en provenance du Liban au cours des trois derniers jours.
M. Davidovich a déclaré à Channel 12 en Israël que la matinée avait commencé par une attaque de drone, et que c'est maintenant une routine, notant qu'au fil des jours, la pression du Hezbollah ne cesse de s'intensifier.
“Nous voulons ramener les colons dans le nord, mais il faut d'abord rétablir un climat de calme, ce qui n'est pas encore le cas, et est encore loin loin de l'être”, a-t-il poursuivi, ajoutant que “la situation reste très délicate et les tensions extrêmement vives”.
L'économie en chute libre à Shlomi et Kiryat Shmona
Côté économie, la chaîne israélienne Channel 7 a rapporté que les prévisions de dépenses dans deux colonies évacuées du nord, Kiryat Shmona et Shlomi, “ont baissé en octobre 2024 par rapport au premier mois de la guerre l'année dernière”, selon les données fournies par la société Shva.
Au cours des mois de septembre et d'octobre 2024, parallèlement à l'intensification de la guerre et la multiplication des tirs de roquettes depuis le Liban, une baisse notable des achats par carte de crédit a été observée dans d'autres colonies du nord. Des reculs ont été enregistrés à Tabarayya, Akka, Safad et Krayot, a déclaré la chaîne.
Tali Hollenberg, vice-présidente du marketing, du développement commercial et des ventes chez Shva, a déclaré :
“Dans la répartition géographique des dépenses par carte de crédit au cours des dix premiers mois de 2024, il est évident que les colonies évacuées dans le nord, plus précisément Shlomi et Kiryat Shmona, connaissent la baisse la plus spectaculaire de l'activité commerciale”.
Israël subit des préjudices importants dans tout le nord occupé, d'autant que le Hezbollah élargit son champ de tir et intensifie ses opérations, atteignant Haïfa et au-delà. L'agriculture, le commerce et le tourisme ont subi d'importants préjudices.
Le maire de Haïfa, Yona Yahav, a confirmé que la ville a subi un choc économique sans précédent, déclarant : “Tout s'est arrêté : les rues sont vides et les magasins fermés”.
Dans des déclarations à l'armée israélienne, Yahav a averti que si l'économie de Haïfa est mise à mal, cela aura un impact sur tout Israël, soulignant qu'“Israël ne sera fort que si le Nord est fort”.
Le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté que plus de 80 % des propriétaires de petites entreprises dans l'est d'al-Jalil et sur le plateau du Golan ont connu une baisse de revenus depuis le début de la guerre, la moitié d'entre eux étant confrontés à des baisses de plus de 65 %.