👁🗨 Une grâce pour Assange avec le Pape François
Aux États-Unis, la “grâce” octroyée par la Maison Blanche en fin de mandat est une tradition particulièrement diversifiée. N'oublions pas d'ailleurs que le propre fils de Biden vient d'en bénéficier.
👁🗨 Une grâce pour Assange avec le Pape François
Par Vincenzo Vita, le 8 janvier 2025 - English version below
La Coordination italienne pour Assange a envoyé une lettre au Pape François pour que, lors de la rencontre prévue avec le président américain sortant, il soulève la question du fondateur de WikiLeaks, en lui demandant d'accorder une grâce au journaliste, qui fait l'objet d'une véritable persécution judiciaire depuis des années. Aux États-Unis, la “grâce” octroyée par la Maison Blanche en fin de mandat est une tradition fréquente et particulièrement diversifiée. N'oublions pas, d'ailleurs, que le propre fils de Biden en bénéficie également.
Pourquoi les militants, mobilisés depuis longtemps, ont-ils pensé à une telle opportunité ? C'est simple : l'accord de plaidoyer conclu entre l'équipe des défenseurs et les représentants de l'accusation en juin dernier n'a malheureusement pas permis de solder le casier judiciaire de l'accusé. En effet, par sa nature même, le dispositif utilisé pour protéger une vie humaine en grand danger a nécessité la reconnaissance d'une culpabilité, même limitée, avec les restrictions associées à la pleine liberté de circulation et d'activité professionnelle. Et ce n'est pas tout. En filigrane, il y a le recours à la loi sur l'espionnage de 1917, celle qui a maintenu dans la prison spéciale de Belmarsh à Londres un condamné à 175 années d'emprisonnement potentiel.
Afin d'éviter qu'une telle procédure historique (et brutale) ne plane sur des cas similaires, sapant les fondements du droit à informer et à être informé, il faut qu'Assange ne garde aucune trace dans un dossier consacré aux arcanes du pouvoir secret. Deux membres du Congrès américain, le démocrate McGovern et le républicain Muskie, ont l'intention de proposer un amendement à la loi sur l'espionnage (Espionage Act), afin de réduire ses effets délétères sur le journalisme, selon la lettre adressée à M. Bergoglio. Cependant, ils appellent à un engagement adéquat et rien de tel qu'une grâce présidentielle pour convaincre le Congrès de réviser un texte ancien et réactionnaire.
Les signatures de l'appel sont en train d'être collectées, et un grand nombre de courriels de soutien sont envoyés au Secrétariat d'État du Vatican.
Dimanche dernier, une délégation du Comité a déployé une banderole intitulée “Stop à la guerre contre le journalisme. Graciez Assange” sur la Via della Conciliazione à Rome, à l'heure de l'Angélus. Il ne s'agit pas d'une lutte secondaire, et il n'est pas logique de considérer que cette affaire est close. Il est vrai qu'Assange est enfin rentré chez lui en Australie avec son épouse avocate Stella Moris et leurs enfants. L'objectif fondamental de la campagne lancée il y a trois ans par le lauréat argentin du prix Nobel de la paix 1980, Adolfo Pérez Esquivel (en excellents termes avec le pape François), a certes été atteint, mais il faut maintenant une conclusion à la hauteur de la valeur de la lutte acharnée menée par des milliers de personnes, connues et moins connues.
Outre le mérite de l'initiative elle-même, qui suffit en soi, il est essentiel de saisir le rôle emblématique de l'exemplarité.
Il en va de l'autonomie et de l'indépendance d'un métier aujourd'hui de plus en plus malmené, comme le montre la monstrueuse tuerie de journalistes à Gaza. Et comme le prouve aussi la détention dans une prison iranienne d'une journaliste - Cecilia Sala - coupable d'avoir pratiqué son travail avec passion. Hier, sur la place des Saints-Apôtres à Rome, un sit-in de protestation a été organisé par l'Ordre des journalistes du Latium et son syndicat.
En décembre, Joe Biden a commué les peines de mort de 37 prisonniers fédéraux, afin de signaler au Congrès et aux différents États que le fléau des exécutions létales doit être aboli.
Dans ce contexte, gracier Julian Assange serait considéré comme un nouveau pas dans la bonne direction. Et la jurisprudence anglo-saxonne se fonde sur des cas individuels et des précédents. Bref, un moment de justice impartiale et responsable est attendu.
La question de la liberté d'information est devenue un point clé dans cette affaire. Fouler aux pieds les préoccupations des contre-pouvoirs - des médias classiques et modernes au pouvoir judiciaire - est devenu un des chapitres de ce que l'on nomme la démocratie.
Nous sommes aux confins de la démocratie, aujourd'hui anéantie au quotidien.
Que Dieu, par l'intermédiaire du Pape, puisse éclairer Biden, avant que Trump et Musk ne fassent des ravages.
In the United States, the “pardon” granted by the White House at the end of a term of office is a particularly diverse tradition. Biden's own son is one of the latest beneficiaries.
👁🗨 A pardon for Assange with Pope Francis
By Vincenzo Vita, January 8, 2025
The Italian Coordination for Assange has sent a letter to Pope Francis, asking him to raise the issue of the WikiLeaksfounder at his meeting with the outgoing US president, and to grant a pardon to the journalist, who has been the target of judicial persecution for years. In the United States, the “pardon” granted by the White House at the end of a term in office is a frequent and particularly diverse tradition. Biden's own son is also a beneficiary.
Why did activists, who had long been mobilized, think of such an opportunity? Simple: the plea agreement reached between the defense team and the prosecution last June unfortunately failed to clear the defendant's criminal record. By its very nature, the device used to protect a human life in great danger required the recognition of guilt, however limited, with the associated restrictions on full freedom of movement and professional activity. And that's not all. Underlying all this is the use of the 1917 Espionage Act, which kept a man sentenced to 175 years' potential imprisonment in London's Belmarsh Special Prison.
To prevent such an historic (and brutal) prosecution from hovering over similar cases, undermining the foundations of the right to inform and be informed, Assange must keep no trace in a file devoted to the arcana of secret power. Two members of the US Congress, Democrat McGovern and Republican Muskie, intend to propose an amendment to the Espionage Act, in order to reduce its deleterious effects on journalism, according to the letter addressed to Mr. Bergoglio. However, they call for an adequate commitment, and nothing like a presidential pardon to convince Congress to revise an old and reactionary text.
Signatures for the appeal are being collected, and a large number of e-mails of support are being sent to the Vatican Secretariat of State.
Last Sunday, a delegation from the Committee unfurled a banner entitled "Stop the war on journalism. Graciate Assange“ on Rome's Via della Conciliazione at Angelus time. This is not a secondary struggle, and it's not logical to consider the case closed. It is true that Assange has finally returned home to Australia with his lawyer wife Stella Moris and their children. The fundamental objective of the campaign launched three years ago by the Argentine Nobel Peace Prize laureate 1980, Adolfo Pérez Esquivel (on excellent terms with Pope Francis), has certainly been achieved, but what is needed now is a conclusion commensurate with the value of the relentless struggle waged by thousands of people, well-known and lesser-known.
In addition to the merit of the initiative itself, which is enough in itself, it is essential to grasp the emblematic role of exemplarity.
The autonomy and independence of a profession that is being increasingly abused is at stake, as shown by the monstrous carnage of journalists in Gaza. And as shown by the detention in an Iranian prison of a journalist - Cecilia Sala - guilty of practicing her work passionately. Yesterday, in Piazza dei Santi Apostoli in Rome, a sit-in protest was organized by the Lazio Order of Journalists and its union.
In December, Joe Biden commuted the death sentences of 37 federal prisoners, in order to signal to Congress and the various states that the scourge of lethal executions must be abolished.
In this context, pardoning Julian Assange would be seen as another step in the right direction. And Anglo-Saxon jurisprudence is based on individual cases and precedents. In short, a moment of impartial and responsible justice is awaited.
The question of freedom of information has become a key issue in this case. Overriding the concerns of countervailing powers - from the classic, modern media to the judiciary - has become one of the chapters of what we call democracy.
We have reached the very limits of democracy, which is now annihilated on a daily basis.
May God, through the Pope, enlighten Biden, before Trump and Musk wreak havoc.
https://ilmanifesto.it/grazia-per-assange-papa-francesco-illumini-biden