đâđš Une lettre bipartite invite les dĂ©putĂ©s amĂ©ricains Ă se joindre Ă l'appel lancĂ© Ă M. Biden pour lâabandon des poursuites contre Julian Assange
âLes poursuites contre Assange criminalisent le journalisme & entravent le travail dâune presse libre. Nous vous prions instamment de veiller Ă ce que ce dossier soit clos dans les plus brefs dĂ©lais.â
đâđš Une lettre bipartite invite les dĂ©putĂ©s amĂ©ricains Ă se joindre Ă l'appel lancĂ© Ă M. Biden pour lâabandon des poursuites contre Julian Assange
Par Landon Mion, Fox News, le 23 octobre 2023
EXCLUSIF : Les dĂ©putĂ©s Thomas Massie (RĂ©publicain-Kentucky) et James McGovern (DĂ©mocrate-Massachusetts) font circuler une lettre Ă leurs collĂšgues de la Chambre des reprĂ©sentants pour demander au prĂ©sident Biden de mettre fin aux poursuites engagĂ©es contre le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, qui risque d'ĂȘtre extradĂ© vers les Ătats-Unis pour avoir publiĂ© des documents militaires amĂ©ricains classifiĂ©s.
Dans une lettre intitulĂ©e âCher collĂšgueâ et obtenue par Fox News Digital, les deux membres du CongrĂšs demandent aux autres membres de la Chambre de se joindre Ă leur initiative bipartite pour
âinciter vivement l'administration Biden Ă retirer la demande d'extradition des Ătats-Unis actuellement en cours contre l'Ă©diteur australien Julian Assange, et Ă abandonner toutes les poursuites judiciaires Ă son encontre dans les plus brefs dĂ©laisâ.
La lettre à laquelle les membres du CongrÚs font référence, également obtenue par Fox News Digital, sera envoyée à M. Biden dÚs que M. Massie et M. McGovern auront recueilli les signatures des membres de la Chambre des représentants. Les parlementaires ont jusqu'à jeudi pour la signer.
Cette initiative bipartite du CongrĂšs en faveur de la libĂ©ration de Julian Assange intervient un mois aprĂšs qu'une dĂ©lĂ©gation de parlementaires australiens s'est rendue Ă Washington et a rencontrĂ© ses homologues, des responsables amĂ©ricains et des groupes de dĂ©fense des droits civils, dont l'American Civil Liberties Union et la Foundation for Individual Rights and Expression, pour demander aux Ătats-Unis d'abandonner les poursuites contre Julian Assange, qui pourrait ĂȘtre condamnĂ© Ă une peine allant jusqu'Ă 175 ans dans une prison amĂ©ricaine de haute sĂ©curitĂ©.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese est Ă Washington cette semaine pour rencontrer M. Biden, et devrait Ă©voquer le cas d'Assange. Au cours des derniers mois, M. Albanese a demandĂ© Ă plusieurs reprises aux Ătats-Unis de mettre fin aux poursuites engagĂ©es contre M. Assange.
Un porte-parole du gouvernement australien a dĂ©clarĂ© Ă Fox News Digital qu'il âa clairement exprimĂ© son point de vue selon lequel l'affaire de M. Assange traĂźne depuis bien trop longtemps et qu'il convient d'y mettre un termeâ.
Le communiqué poursuit :
âLe Premier ministre et le ministre des Affaires Ă©trangĂšres ont exprimĂ© ce point de vue aux gouvernements du Royaume-Uni et des Ătats-Unis et nous continuerons Ă le faire. Le gouvernement australien ne peut pas intervenir dans les procĂ©dures juridiques ou judiciaires d'un pays tiers, de mĂȘme qu'il n'est pas en mesure d'intervenir dans celles de l'Australie. Nous continuons Ă dire que nous comptons sur le droit de M. Assange Ă une procĂ©dure rĂ©guliĂšre, Ă un traitement humain et Ă©quitable, Ă l'accĂšs Ă des soins mĂ©dicaux appropriĂ©s et Ă l'accĂšs Ă son Ă©quipe juridiqueâ.
En avril, la représentante Rashida Tlaib (D-Mich) a adressé une lettre au ministÚre de la Justice pour réclamer l'abandon des poursuites contre M. Assange.
âLes mĂ©dias du monde entier, les dĂ©fenseurs des droits de l'homme et de la libertĂ© de la presse ont exprimĂ© Ă plusieurs reprises leurs vives inquiĂ©tudes au sujet de cette affaireâ,
écrivent Massie et McGovern dans leur courrier. En avril dernier, plusieurs membres du CongrÚs ont fait valoir au procureur général Merrick Garland que
âchaque jour qui passe Ă poursuivre Julian Assange est un jour de plus oĂč notre propre gouvernement sape inutilement sa propre autoritĂ© morale Ă l'Ă©tranger et fait reculer la libertĂ© de la presse en vertu du Premier Amendement dans notre pays. Exemple : l'affaire Assange a Ă©tĂ© citĂ©e par des responsables de la RĂ©publique populaire de Chine pour affirmer que les Ătats-Unis sont 'hypocrites' lorsqu'il s'agit de dĂ©fendre la libertĂ© de la presseâ.
M. Assange sera jugĂ© Ă Alexandria, en Virginie, s'il Ă©puise ses recours juridiques et est extradĂ© vers les Ătats-Unis. Il doit rĂ©pondre de 17 chefs d'accusation pour avoir reçu, possĂ©dĂ© et communiquĂ© des informations classifiĂ©es au public en vertu de l'Espionage Act, et d'un chef d'accusation pour conspiration en vue de commettre une intrusion dans un systĂšme informatique.
Ces accusations font suite Ă la publication, en 2010, de cĂąbles que Chelsea Manning, analyste du renseignement de l'armĂ©e amĂ©ricaine, a transmis Ă WikiLeaks et qui dĂ©crivent en dĂ©tail les crimes de guerre commis par le gouvernement amĂ©ricain en Irak, en Afghanistan et dans le camp de dĂ©tention de GuantĂĄnamo Bay, Ă Cuba. Ces documents ont Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© des cas oĂč la CIA aurait pratiquĂ© la torture et les restitutions.
La vidĂ©o âCollateral Murderâ de Wikileaks montrant l'armĂ©e amĂ©ricaine abattant des civils en Irak, dont deux journalistes de Reuters, a Ă©galement Ă©tĂ© publiĂ©e il y a 13 ans.
âM. Assange, le fondateur de WikiLeaks, fait l'objet de multiples accusations au titre de l'Espionage Act en raison de son rĂŽle dans la publication de documents classifiĂ©s concernant le dĂ©partement d'Ătat amĂ©ricain, GuantĂĄnamo Bay et les guerres en Irak et en Afghanistanâ, peut-on lire dans les lettres adressĂ©es aux membres de la Chambre des reprĂ©sentants. âIl est en dĂ©tention provisoire Ă Londres depuis 2019 et en attente d'extradition vers les Ătats-Unis, aprĂšs avoir perdu son appel de la dĂ©cision d'extradition auprĂšs des tribunaux du Royaume-Uniâ.
Massie a déjà parrainé une législation bipartite visant à réformer l'Espionage Act et à protéger les lanceurs d'alerte et les journalistes.
M. Assange est dĂ©tenu Ă la prison de haute sĂ©curitĂ© de Belmarsh, Ă Londres, depuis qu'il a Ă©tĂ© expulsĂ© de l'ambassade d'Ăquateur le 11 avril 2019, pour avoir enfreint les conditions de sa libĂ©ration sous caution. Il avait demandĂ© l'asile Ă l'ambassade depuis 2012 pour Ă©viter d'ĂȘtre envoyĂ© en SuĂšde Ă la suite d'allĂ©gations d'inconduite sexuelle Ă l'encontre de deux femmes, parce que la SuĂšde ne voulait pas garantir qu'elle le protĂ©gerait contre l'extradition vers les Ătats-Unis.
Les procureurs amĂ©ricains et les dĂ©tracteurs de Julian Assange ont affirmĂ© que la publication par WikiLeaks de documents classifiĂ©s mettait en danger la vie des alliĂ©s des Ătats-Unis, mais rien ne prouve que la publication de ces documents ait mis qui que ce soit en danger.
Dans leur lettre Ă M. Biden, MM. Massie et McGovern citent une lettre ouverte rĂ©digĂ©e l'annĂ©e derniĂšre par les rĂ©dacteurs en chef et les Ă©diteurs des mĂ©dias amĂ©ricains et europĂ©ens qui ont collaborĂ© avec M. Assange Ă la publication d'extraits de plus de 250 000 documents qu'il a obtenus dans le cadre de la fuite du Cablegate - The Guardian, The New York Times, Le Monde, Der Spiegel et El PaĂs - demandant aux Ătats-Unis de mettre un terme aux poursuites engagĂ©es contre M. Assange.
âDes mĂ©dias du monde entier, des dĂ©fenseurs des droits de l'homme et de la libertĂ© de la presse, ainsi que des membres du CongrĂšs, entre autres, ont exprimĂ© Ă maintes reprises leurs vives inquiĂ©tudes au sujet de cette affaireâ,
peut-on lire dans la lettre adressĂ©e Ă M. Biden. Pour ne citer que quelques commentaires, en novembre 2022, le New York Times, le Guardian, Le Monde, Der Spiegel et El PaĂs se sont associĂ©s pour exprimer leurs vives inquiĂ©tudes quant aux poursuites engagĂ©es contre Julian Assange pour avoir obtenu et publiĂ© des documents classifiĂ©s, arguant que âpublier n'est pas un crimeâ.
L'administration Obama a dĂ©cidĂ© de ne pas inculper Julian Assange en 2013 pour la publication par WikiLeaks de cĂąbles classifiĂ©s en 2010, car cela aurait impliquĂ© l'inculpation de journalistes de grands organes de presse ayant publiĂ© les mĂȘmes documents. L'ancien prĂ©sident Obama a Ă©galement commuĂ© la peine de 35 ans de Manning pour violation de l'Espionage Act et d'autres infractions en une peine de sept ans en janvier 2017, et Manning, qui Ă©tait emprisonnĂ©e depuis 2010, a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e plus tard dans l'annĂ©e.
Le ministÚre de la Justice de l'ancien président Trump a ensuite inculpé Assange en vertu de l'Espionage Act, et l'administration Biden a maintenu les poursuites à son encontre.
âNous pensons que le ministĂšre de la Justice a agi avec raison en 2013, pendant votre vice-prĂ©sidence, lorsqu'il a refusĂ© de poursuivre M. Assange pour la publication des documents classifiĂ©s, car il a reconnu que les poursuites constitueraient un dangereux prĂ©cĂ©dentâ, peut-on lire dans la lettre adressĂ©e Ă M. Biden. âNous soulignons que la loi sur l'Espionnage de 1917 Ă©tait ostensiblement destinĂ©e Ă punir et Ă emprisonner les fonctionnaires et les sous-traitants du gouvernement pour avoir fourni ou vendu des secrets d'Ătat Ă des gouvernements ennemis, et non Ă punir les journalistes et les lanceurs d'alerte pour avoir tentĂ© d'informer le public sur des dossiers sensibles que certains fonctionnaires du gouvernement amĂ©ricain pourraient prĂ©fĂ©rer garder secrets.â
La lettre poursuit :
âNous comprenons que l'affaire Assange ait Ă©tĂ© citĂ©e par des responsables de la RĂ©publique populaire de Chine pour affirmer que les Ătats-Unis sont âhypocritesâ lorsqu'il s'agit de leur prĂ©tendu soutien Ă la libertĂ© des mĂ©dias. Nous sommes Ă©galement conscients que si l'extradition et les poursuites engagĂ©es par les Ătats-Unis se poursuivent, nos perspectives de relations bilatĂ©rales avec l'Australie risquent d'ĂȘtre fortement compromisesâ.
Sous l'administration Trump, la CIA prĂ©voyait de tuer M. Assange Ă la suite de la publication d'outils de piratage sensibles de l'agence, connus sous le nom de âVault 7â, qui, selon l'agence, ont reprĂ©sentĂ© âla plus grande perte de donnĂ©es de l'histoire de la CIAâ, a rapportĂ© Yahoo News en 2021. L'agence a Ă©tĂ© accusĂ©e d'avoir eu des discussions âau plus haut niveauâ de l'administration sur les projets d'assassinat d'Assange Ă Londres, et aurait agi sur ordre du directeur de la CIA de l'Ă©poque, Mike Pompeo, pour Ă©laborer des âcroquisâ et des âoptionâ d'assassinat.
L'agence avait également des plans avancés pour kidnapper et restituer Assange et avait fait le choix politique de l'inculper, selon les déclarations publiées dans l'article.
WikiLeaks a également publié en 2016 des communications internes entre le Comité national démocrate et la campagne de la candidate Hillary Clinton, qui ont révélé les tentatives du Comité national démocrate de donner un coup de pouce à Hillary Clinton lors des primaires démocrates de cette année-là .
âIl est du devoir des journalistes de trouver des sources, des preuves documentaires, afin de rendre compte au public des activitĂ©s du gouvernementâ, ont dĂ©clarĂ© les lĂ©gislateurs dans leur lettre Ă M. Biden. âLes Ătats-Unis ne doivent pas engager de poursuites inutiles risquant de criminaliser des pratiques journalistiques courantes, et d'entraver ainsi le travail dâune presse libre. Nous vous demandons instamment de veiller Ă ce que ce dossier soit clos dans les plus brefs dĂ©lais.â