đâđš Une tempĂȘte dĂ©vaste le camp de dĂ©placĂ©s de Khan Younis, dans le sud de Gaza
âJe vis avec ma famille dans une tente faite de couvertures. Comment peut-on vivre dans une tente dĂ©chirĂ©e qui ne protĂšge ni du froid ni de la pluie ?â
đâđš Une tempĂȘte dĂ©vaste le camp de dĂ©placĂ©s de Khan Younis, dans le sud de Gaza
Par Doaa Albaz, le 29 novembre 2024
De fortes pluies et des vents violents se sont abattus sur les tentes des Gazaouis déplacés par les assauts d'Israël, privant nombre d'entre eux d'un abri pour l'hiver à venir.
Les premiĂšres fortes pluies d'hiver se sont abattues sur Gaza cette semaine, inondant les campements dans toute la bande de Gaza assiĂ©gĂ©e. Environ 90 % de la population de l'enclave ayant Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e, souvent Ă plusieurs reprises, des centaines de milliers de Palestiniens vivent dans des tentes de fortune mal Ă©quipĂ©es pour rĂ©sister aux intempĂ©ries. Le bureau des MĂ©dias du gouvernement de Gaza estime qu'environ 10 000 tentes ont Ă©tĂ© emportĂ©es ou submergĂ©es par les eaux de la tempĂȘte de cette semaine.
L'une des zones les plus touchĂ©es est un camp de dĂ©placĂ©s installĂ© le long de la plage de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. De nombreuses tentes ont Ă©tĂ© emportĂ©es par la marĂ©e montante et les occupants se sont retrouvĂ©s sans abri. Les autoritĂ©s de la DĂ©fense civile ont lancĂ© des avertissements urgents aux rĂ©sidents restants afin qu'ils Ă©vacuent les lieux, craignant que des vents violents et des tempĂȘtes ultĂ©rieures ne dĂ©truisent le peu de choses qui leur reste.
Pour les enfants vivant dans ces tentes, l'arrivĂ©e de l'hiver exacerbe leurs souffrances et les rend extrĂȘmement vulnĂ©rables aux infections respiratoires et Ă l'hypothermie. La destruction de leurs abris prĂ©caires les expose encore davantage au froid intense et aux attaques incessantes d'IsraĂ«l, alors que leurs familles s'efforcent de survivre Ă un nouvel hiver rigoureux.
Un autre camp voisin, Nahr Al-Bared, a Ă©galement Ă©tĂ© durement touchĂ© par la tempĂȘte.
âJe vis avec ma famille dans une tente faite de couverturesâ, a dĂ©clarĂ© Falastine Hamed Tafesh, une habitante de ce camp, au magazine +972. âJe l'ai rĂ©parĂ©e rĂ©cemment aprĂšs qu'elle ait Ă©tĂ© Ă©ventrĂ©e, mais la pluie continuait Ă s'y infiltrer. Depuis lundi, la pluie inonde notre tente, trempant tous les vĂȘtements.
âJe n'ai aucun moyen de garder mes enfants au chaudâ, poursuit-elle. âJe ne sais pas comment leur fournir des vĂȘtements. Mes deux filles sont malades, et je suis Ă©puisĂ©e par les visites rĂ©pĂ©tĂ©es Ă l'hĂŽpital, sans aucun rĂ©sultat. Comment peut-on vivre dans une tente dĂ©chirĂ©e qui ne protĂšge ni du froid ni de la pluie ? C'est la troisiĂšme fois que mon mari me demande âOĂč partirons-nous ?â, et je n'ai pas la rĂ©ponseâ.
* Doaa Albaz est une photographe palestinienne originaire du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, actuellement déplacée à Khan Younis. Elle est membre du collectif de photographes Activestills.