đâđš Victoire d'un tribunal amĂ©ricain contre la censure en ligne
Des acteurs du gouvernement amĂ©ricain ont mandatĂ© des prestataires privĂ©s pour censurer la libertĂ© d'expression du public, le gouvernement nâĂ©tant pas lĂ©galement Ă mĂȘme de procĂ©der Ă visage dĂ©couvert.
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Par Joe Lauria, Spécial Consortium News, le 4 juillet 2023
Un juge de Louisiane a interdit au FBI et à d'autres agences gouvernementales de demander aux responsables des réseaux sociaux de restreindre la liberté d'expression, rapporte Joe Lauria.
Un juge fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain a Ă©mis mardi une injonction temporaire Ă l'encontre d'un certain nombre d'agences gouvernementales, les empĂȘchant de s'adresser Ă des gestionnaires de rĂ©seaux sociaux "dans le but d'inciter, d'encourager, de faire pression ou de favoriser de quelque maniĂšre que ce soit le retrait, l'effacement, la suppression ou la limitation d'un contenu protĂ©gĂ© par le droit Ă la libertĂ© d'expression".
Le juge Terry Doughty, du tribunal de district des Ătats-Unis pour le district occidental de Louisiane, a statuĂ© que les agences gouvernementales n'avaient pas autoritĂ© pour identifier des messages spĂ©cifiques Ă faire disparaĂźtre des rĂ©seaux sociaux, ni pour solliciter des rapports sur les efforts dĂ©ployĂ©s par les sociĂ©tĂ©s de rĂ©seaux sociaux pour y parvenir.
Toutefois, des exceptions peuvent ĂȘtre faites, mais uniquement dans le cadre de la criminalitĂ©, des atteintes Ă la sĂ©curitĂ© nationale ou des tentatives Ă©trangĂšres ou nationales d'influencer les Ă©lections. Il semblerait donc que l'apprĂ©ciation de la sĂ©curitĂ© nationale et de l'influence Ă©trangĂšre relĂšve des agences gouvernementales elles-mĂȘmes, sans qu'il soit apparemment nĂ©cessaire de mener une enquĂȘte ou d'apporter des preuves.
La décision a été rendue dans le cadre d'une action en justice intentée par les procureurs généraux de la Louisiane et du Missouri. L'administration Biden devrait faire appel de cette décision.
Les rapports sur les "Twitter Files" de ces derniers mois ont révélé que le FBI et le ministÚre de la sécurité intérieure, entre autres, contactaient réguliÚrement Twitter pour faire disparaßtre des tweets spécifiques.
La Cour suprĂȘme des Ătats-Unis a statuĂ© qu'il Ă©tait illĂ©gal pour les autoritĂ©s de mandater une entreprise privĂ©e dans le but de restreindre la libertĂ© d'expression.
L'arrĂȘt rendu en Louisiane nomme des fonctionnaires spĂ©cifiques de diverses agences Ă qui il interdit de contacter des gestionnaires de rĂ©seaux sociaux dans le but d'obtenir des suppressions de contenu.
Parmi les personnes citĂ©es dans l'injonction figurent Karine Jean-Pierre, attachĂ©e de presse de la Maison Blanche, Alejandro Mayorkas, directeur de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, ainsi que divers fonctionnaires du dĂ©partement d'Ătat, du bureau du recensement et des centres de contrĂŽle et de prĂ©vention des maladies (CDC).
Le New York Times mécontent
Le New York Times n'a pas apprécié la décision du juge. Dans ce qui est présenté comme un article d'actualité, le Times dépeint la question en termes partisans, rapportant à tort que seuls les Républicains sont préoccupés par la collusion entre le gouvernement et les réseaux sociaux et ce qu'elle signifie pour la liberté d'expression.
Le journal a déclaré que
"Les rĂ©publicains accusent le gouvernement de travailler de maniĂšre inappropriĂ©e avec des plates-formes de rĂ©seaux sociaux comme Facebook, Twitter et YouTube pour censurer les propos critiques, et affirment que les plates-formes suppriment de maniĂšre disproportionnĂ©e les contenus d'extrĂȘme-droite. Les dĂ©mocrates dĂ©clarent que les plateformes n'ont pas rĂ©ussi Ă contrĂŽler de maniĂšre adĂ©quate la dĂ©sinformation et les discours haineux, ce qui engendre des risques sĂ©rieux, dont la violence".
Le paragraphe principal de l'article du Times dénonce la décision comme "frein possible aux efforts de lutte contre les contenus mensongers et tendancieux sur la pandémie de coronavirus et autres problÚmes".
Le journal avertit que "les tribunaux sont de plus en plus souvent amenés à se prononcer sur la question, ce qui pourrait bouleverser des décennies de normes juridiques qui ont régi le discours en ligne".
Il n'y a jamais eu de norme juridique permettant au gouvernement de faire pression sur les gestionnaires de réseaux sociaux - inexistants depuis des décennies - pour faire disparaßtre le contenu des utilisateurs.
Le Times adopte une ligne clairement démocrate en se plaignant que "la majorité républicaine à la Chambre des représentants a pris fait et cause pour la question, asphyxiant les universités et les think tanks qui se sont penchés sur la question avec des demandes d'information et des citations à comparaßtre onéreuses".
Le document Ă©met des doutes sur les violations manifestes du Premier Amendement dont les agences gouvernementales sont les instigatrices, en affirmant ce qui suit :
"Depuis qu'il a acquis Twitter l'annĂ©e derniĂšre, Elon Musk a avancĂ© un argument similaire, en divulguant des documents internes de l'entreprise Ă des journalistes triĂ©s sur le volet, suggĂ©rant une prĂ©tendue collusion entre les responsables de l'entreprise et le gouvernement. Bien que cela soit loin d'ĂȘtre prouvĂ©, certains des documents divulguĂ©s par M. Musk ont Ă©tĂ© repris dans les plaidoyers du tribunal."
Tous les journalistes du New York Times ont Ă©tĂ© "sĂ©lectionnĂ©s" par la direction du journal. Et il ne fait guĂšre de doute que les "Twitter Files" ont prouvĂ© de maniĂšre concluante que des acteurs du gouvernement amĂ©ricain ont fait appel Ă des prestataires privĂ©s pour censurer la libertĂ© d'expression des citoyens, le gouvernement nâĂ©tant pas lĂ©galement Ă mĂȘme de procĂ©der de lui-mĂȘme Ă visage dĂ©couvert.
* Joe Lauria est rĂ©dacteur en chef de Consortium News et ancien correspondant aux Nations unies pour le Wall Street Journal, le Boston Globe et de nombreux autres journaux, dont The Montreal Gazette et The Star of Johannesburg. Il a Ă©tĂ© journaliste d'investigation pour le Sunday Times de Londres, journaliste financier pour Bloomberg News et a commencĂ© sa carriĂšre professionnelle Ă 19 ans comme pigiste pour le New York Times. Il est l'auteur de deux livres, A Political Odyssey, avec le sĂ©nateur Mike Gravel, prĂ©facĂ© par Daniel Ellsberg, et How I Lost By Hillary Clinton, prĂ©facĂ© par Julian Assange. Il peut ĂȘtre contactĂ© Ă l'adresse joelauria@consortiumnews.com et suivi sur Twitter sur @unjoe.
https://consortiumnews.com/2023/07/04/us-court-victory-against-online-censorship/