👁‍🗨 Vincenzo Vita: Assange est un champion du journalisme, et non l'ennemi public.

Comme le dit e redit la justice italienne et européenne, il est du devoir du journaliste de publier sans faillir des faits d'intérêt public, pour répondre au droit des citoyens et à être informés.

👁‍🗨 Assange est un champion du journalisme, et non l'ennemi public.

📰 Par Vincenzo Vita, le 29 octobre 2022

Hier à Turin, dans le cadre du Prix Roberto Morrione, a eu lieu un débat émouvant sur l'affaire Julian Assange. Comme on le sait, le journaliste d'origine australienne risque d'être extradé de la Grande-Bretagne vers les États-Unis où il risque une peine de 175 ans de prison. Un "monstre" a été fabriqué, coupable d'avoir mis son nez dans les arcanes et omissions des guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que dans les câbles confidentiels de la chancellerie ou encore le scandale de Guantanamo Bay. Ceux qui l'ont accusé, rappelle le président de la Fédération de la presse Giulietti, font des conférences bien rémunérées, ceux qui ont permis que la vérité soit connue sont en fait condamnés à mort. De plus, après treize ans de crucifixion, l'état psychophysique du fondateur de WikiLeaks est très préoccupant.

Ces jours-ci, le groupe de défense, dont fait partie Stella Moris, sa femme, attend le jugement des tribunaux anglais sur la possibilité de faire appel des décisions prises jusqu'à présent en faveur de l'extradition. Cependant, la voie de l'appel devant la Cour européenne des droits de l'homme reste ouverte. La situation a été soigneusement expliquée par la journaliste et auteure Stefania Maurizi, dont le livre "Il potere segreto" (la mise à jour de l'édition anglaise est en cours) a été le point de référence de la contre-narration. Un long silence coupable a été rompu, tandis qu'il devient évident qu'Assange est bien le bouc émissaire d'une véritable tendance répressive: aujourd'hui Assange, et demain tous ceux qui ne courbent pas l'échine. Sur la même longueur d'onde, Gian Giacomo Migone, ancien président de la Commission des affaires étrangères du Sénat pendant trois mandats, est intervenu, ajoutant une critique claire envers la Suède, où la pantomime judiciaire a été déclenchée.

L'événement central de la soirée a été la remise, par le président Carlo Bartoli, de la carte de membre honoraire de l'Ordre des journalistes à John Shipton pour son fils. Le moment fut émouvant, le public nombreux se levant pour applaudir: une modeste compensation symbolique face à une si flagrante injustice. M. Bartoli a souligné que la défaite redoutée d'Assange créerait un précédent très grave pour le droit de rapporter l'information, ainsi que pour la liberté d'information. Entre autres, comme cela a été réaffirmé dans bon nombre de jugements italiens et européens, il est du devoir du journaliste de publier sans faillir des faits d'intérêt public, pour répondre au droit des citoyens et à être informés.

Mara Filippi Morrione, l'âme de l'événement qui porte le nom de l'homme qui a appris à des générations entières à considérer le journalisme non seulement comme une profession, mais aussi et surtout comme une éthique civile, a elle aussi pris la parole en conclusion. Assange a, entre autres, été nommé gardien des archives audiovisuelles du Mouvement ouvrier et démocratique, comme l'a annoncé la journaliste. Le "Rete NoBabaglio" et la "Coordinazione per la Democracia Constituzionale" ont soutenu l'initiative.

Enfin, certaines des plus de 80 vidéos de témoignages pour la liberté du fondateur de WikiLeaks recueillies par le comité "My Voice for Assange", coordonné par Grazia Tuzi, professeur à l'université Sapienza, absente pour raison de santé, ont été projetées. “Articolo21" poursuivra sa campagne avec une détermination sans faille, démarche cruciale en cette saison d'épreuves de force de la part de la souveraineté autoritaire.

https://www.articolo21.org/2022/10/assange-e-un-maestro-di-giornalismo-non-un-nemico-pubblico/