đâđš Washington rejette la requĂȘte australienne de classer l'affaire Assange & fournit des âgarantiesâ en vue de l'extradition
PlutÎt que d'abandonner les charges ou de rechercher un accord de plaidoyer, le gouvernement américain s'obstine à vouloir extrader et juger le fondateur de WikiLeaks.
đâđš Washington rejette la requĂȘte australienne de classer l'affaire Assange & fournit des âgarantiesâ en vue de l'extradition
Par Kevin Gosztola, le 16 avril 2024
Face Ă l'Ă©chĂ©ance fixĂ©e par la High Court of Justice britannique, l'ambassade des Ătats-Unis Ă Londres a prĂ©sentĂ© des âgarantiesâ afin d'Ă©viter un recours dans l'affaire contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.
Ces garanties interviennent quelques jours aprĂšs que le Wall Street Journal a rapportĂ© la demande du gouvernement australien aux Ătats-Unis de proposer Ă Julian Assange, citoyen australien, un âaccord de plaidoyer pour infractionâ qui lui permettrait de retourner dans son pays d'origine.
Au lieu de mettre fin Ă l'affaire, le dĂ©partement d'Ătat amĂ©ricain a adressĂ© une note diplomatique au Crown Prosecution Service (CPS), qui contient des garanties relatives aux questions soulevĂ©es par l'Ă©quipe juridique de M. Assange et confirmĂ©es par la High Court. Ces questions concernent le Premier Amendement et le risque de peine de mort.
âAssange ne sera pas lĂ©sĂ© en raison de sa nationalitĂ© en ce qui concerne les dĂ©fenses qu'il pourrait chercher Ă soulever lors du procĂšs et de la condamnationâ, a affirmĂ© l'ambassade des Ătats-Unis Ă Londres. âPlus prĂ©cisĂ©ment, s'il est extradĂ©, Assange aura la possibilitĂ© de soulever et de chercher Ă invoquer lors du procĂšs (qui inclut toute audience de sentence) les droits et protections accordĂ©s en vertu du Premier Amendement de la Constitution des Ătats-Unis.â
L'ambassade des Ătats-Unis a ajoutĂ© : âUne dĂ©cision quant aux possibilitĂ©s de recours au Premier Amendement relĂšve exclusivement de la compĂ©tence des tribunaux amĂ©ricains.â
Notamment, les garanties n'indiquaient pas spécifiquement si le gouvernement américain estime que les droits du Premier Amendement en vertu de la Constitution américaine s'étendent aux ressortissants étrangers.
âUne peine de mort ne sera ni requise ni exigĂ©e Ă l'encontre de M. Assangeâ, a dĂ©clarĂ© l'ambassade des Ătats-Unis. âLes Ătats-Unis sont en mesure de fournir cette garantie car M. Assange n'est pas accusĂ© d'un dĂ©lit passible de la peine de mort, et assurent qu'il ne sera pas jugĂ© pour un dĂ©lit passible de la peine de mortâ.
Si ce n'est que cette garantie concernant la peine de mort ne tient pas compte des prĂ©occupations selon lesquelles le ministĂšre de la Justice des Ătats-Unis pourrait accuser Assange de âcomplicitĂ© de trahisonâ ou d'une accusation plus grave d'âespionnageâ susceptible d'entraĂźner la peine de mort.
Une audience sur les garanties aura lieu le 20 mai. Si la High Court estime que ces garanties sont satisfaisantes, y compris si elle considÚre que le Premier Amendement ne couvre pas M. Assange, ce dernier sera débouté de son appel contre l'extradition. Toutes les options pour lutter contre l'extradition dans le systÚme juridique du Royaume-Uni seront épuisées.
Dans un communiqué, Stella Assange a déclaré :
âLes Ătats-Unis ont Ă©mis une non-assurance sur le Premier Amendement et une garantie standard sur la peine de mort. Ils ne s'engagent pas Ă retirer la prĂ©cĂ©dente affirmation de l'accusation selon laquelle Julian n'a pas de droits au Premier Amendement parce qu'il n'est pas citoyen amĂ©ricain.â
âAu lieu de cela, les Ătats-Unis se sont limitĂ©s Ă des mots ambigus prĂ©tendant que Julian peut âchercher Ă invoquerâ le Premier Amendement s'il est extradĂ©.â
Julian Assange, qui vient d'entamer sa cinquiÚme année de détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, doit répondre de 17 chefs d'accusation au titre de l'Espionage Act et d'un chef d'accusation de complot en vue de commettre une intrusion informatique. Chacune des infractions dont il est accusé concerne des activités classiques de collecte d'informations.
Le mois dernier, la High Court a autorisĂ© M. Assange Ă faire appel[PDF] de son extradition vers les Ătats-Unis, au motif que celle-ci pourrait violer son droit Ă la libertĂ© d'expression. La Cour a Ă©galement admis qu'il pourrait subir un prĂ©judice du fait qu'il n'est pas citoyen amĂ©ricain et que les poursuites pourraient l'exposer Ă la peine de mort, ce qui est interdit par la loi sur l'extradition.
Cependant, la High Court a suspendu la décision et a invité le gouvernement américain à fournir des garanties avant le 16 avril.
La High Court a accepté qu'Assange souhaite faire valoir lors du procÚs que si les droits du Premier Amendement lui étaient accordés, alors les poursuites prendraient fin.
âLe Premier Amendement est donc d'une importance capitale pour sa dĂ©fense face Ă l'accusation d'extraditionâ, a dĂ©clarĂ© la High Court. âDe plus, s'il est condamnĂ©, il peut vouloir invoquer le Premier Amendement sur tout ce qui a trait Ă la sentence. S'il n'est pas autorisĂ© Ă invoquer le Premier Amendement en raison de son statut de ressortissant Ă©tranger, il subira de ce fait un prĂ©judice (potentiellement trĂšs grave) en raison de sa nationalitĂ©.â
C'est le procureur adjoint des Ătats-Unis Gordon Kromberg, l'un des principaux procureurs dans cette affaire, qui a suggĂ©rĂ© que le gouvernement amĂ©ricain pourrait faire valoir au procĂšs qu'Assange ne bĂ©nĂ©ficiera pas des dispositions du Premier Amendement.
âM. Kromberg a fait une dĂ©claration officielle sous serment au nom du dĂ©fendeur et Ă l'appui de la demande d'extraditionâ, a ajoutĂ© la High Court. âIl se prĂ©sente comme Ă©tant en mesure de fournir une assistance faisant autoritĂ© quant Ă l'application du Premier Amendement.â
âTout porte Ă croire qu'il n'aurait pas dit que l'accusation âpeut soutenir que les ressortissants Ă©trangers n'ont pas droit aux protections prĂ©vues par le Premier Amendementâ, Ă moins qu'il ne s'agisse d'un argument dĂ©fendable que l'accusation Ă©tait en droit de dĂ©ployer avec une rĂ©elle chance de succĂšs.â
La High Court a conclu : âSi un tel argument Ă©tait retenu, il causerait (au moins de maniĂšre dĂ©fendable) un prĂ©judice au requĂ©rant du fait qu'il n'est pas citoyen amĂ©ricain (et donc du fait de sa nationalitĂ©)â.
En confirmant ce point, la High Court n'a cependant accordé à M. Assange qu'un recours limité, à savoir que son droit à la liberté d'expression serait violé s'il était traduit en justice. Mais les juges ont refusé de reconnaßtre que M. Assange pratiquait des activités journalistiques lorsqu'il a publié des documents du gouvernement américain.
On peut se demander si les garanties fournies par le gouvernement américain ont satisfait la principale préoccupation, que la High Court a soulevée à propos d'Assange et du Premier Amendement. Les procureurs pourraient encore déployer un argument au procÚs selon lequel Assange ne serait pas protégé par le Premier Amendement.
L'Ă©quipe juridique de M. Assange reste convaincue que ce dernier devrait ĂȘtre autorisĂ© Ă faire appel pour ces deux motifs.
En 2021, la High Court a statué en faveur du gouvernement américain aprÚs qu'il eut fait appel de la décision d'un juge selon laquelle l'extradition serait oppressive pour la santé mentale de M. Assange, compte tenu des traitements inhumains généralisés documentés dans les prisons américaines. (Cette décision a été rendue à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme).
Le dĂ©partement d'Ătat amĂ©ricain a nĂ©anmoins sauvĂ© son dossier d'extradition en proposant des âgaranties diplomatiquesâ sur la maniĂšre dont M. Assange serait traitĂ© en dĂ©tention aux Ătats-Unis et en rappelant au gouvernement britannique que les Ătats-Unis et le Royaume-Uni sâappuient sur une âlongue tradition de coopĂ©rationâ sur les âquestions d'extraditionâ. Cela a suffi Ă apaiser les inquiĂ©tudes de la High Court, mĂȘme si leurs garanties prĂ©sentent des lacunes.
âQuelles que soient les garanties fournies par les Ătats-Unis dans les derniĂšres Ă©tapes de la procĂ©dure d'extradition de Julian Assange, les motifs de son appel mĂ©ritent d'ĂȘtre dĂ»ment examinĂ©s par la High Court du Royaume-Uniâ,
a posté Reporters sans frontiÚres, une organisation internationale de défense de la liberté de la presse qui soutient Julian Assange.
âLa note diplomatique n'attĂ©nue en rien l'extrĂȘme dĂ©tresse de notre famille quant Ă l'avenir de Julian Assange, qui s'attend Ă passer le restant de ses jours en isolement dans une prison amĂ©ricaine pour avoir publiĂ© des articles journalistiques reconnus et primĂ©sâ, a dĂ©clarĂ© Stella Assange.
L'administration du président Joe Biden
âdoit renoncer Ă ces poursuites dangereuses avant qu'il ne soit trop tardâ.
https://thedissenter.org/us-government-rejects-australias-call-to-end-assange-case/