👁🗨 WikiLeaks & Julian Assange: Les dix jours qui ont changé le monde
Alors qu'Assange poursuit sa lutte contre l'extradition vers la Suède, une journaliste raconte pour la première fois l'histoire du collectif réuni pour préparer la plus grande fuite de l'histoire...
👁🗨 WikiLeaks & Julian Assange: Les dix jours qui ont changé le monde
Par NataliaViana*, le 5 décembre 2011, mis à jour le 6 décembre 2017.
Il y a treize mois, Julian Assange et son WikiLeaks étaient encore relativement inconnus. Ils n'avaient jamais fait la une des journaux au Brésil, où je vis, et encore moins en Amazonie, où je faisais des reportages en free-lance à l'époque. Les documents confidentiels américains étaient la dernière chose à laquelle je pensais lorsqu'on m'a contactée pour la première fois le 14 novembre 2010.
"Bonjour Natalia, je fais partie d'une organisation très influente et je voulais vous offrir un job,
a déclaré une voix féminine qui prétendait avoir travaillé avec moi il y a quelques années.
"Nous travaillons sur un énorme projet qui aura de gigantesques répercussions dans le monde entier. Tous mes téléphones sont sur écoute, il n'est donc pas prudent de vous donner des détails. Mais je suis sûre que n'importe quel journaliste aimerait être impliqué", a-t-elle précisé.
Cela ressemblait à quelque chose tout droit sorti d'un film de James Bond, mais j'étais séduite. J'ai appelé Gavin MacFadyen, un ami commun et directeur du Centre for Investigative Journalism à Londres, qui m'a dit que je pouvais lui faire confiance. Je suis donc partie, sans avoir vraiment le temps de réfléchir ni de faire mes bagages, avec des vêtements très mal choisis, dont certains allaient devenir célèbres. A Londres, avec juste l'adresse du rendez-vous. Pas de noms, pas de détails, pas de questions.
En arrivant à l'aéroport de Londres, j'ai fait de mon mieux pour paraître blasée, puisque je n'avais aucune explication raisonnable quant à ma présence là-bas:
"Je suis en vacances, je vais faire du shopping",
ai-je dit à l'agent d'immigration. Ça a marché.
Je l'ai rencontrée au Frontline Club, point de ralliement des journalistes. C'était une belle femme d'une trentaine d'années, avec des lèvres pleines, des vêtements de garçon et des yeux bleus inquiets.
"Je suis vraiment désolée, mais vous avez vu ce qui s'est passé aujourd'hui? Ils ont émis un mandat d'arrêt."
Le plan serait donc retardé de quelques heures. Elle a souligné la nécessité d'être très prudent.
Quelques mois plus tôt, le Pentagone avait envoyé un avertissement clair : WikiLeaks devait restituer tous les documents classifiés, et les supprimer de son site, ou bien les États-Unis
"chercheraient d'autres solutions pour les contraindre à faire le bon choix."
C’est quelques rues plus loin, à l'étage d'une maison située dans une ruelle pavée anodine, que j'ai rencontré mes collègues pour la première fois.
Julian était là, assis à une grande table où ordinateurs portables, papiers et verres encombraient le moindre espace vide. Il avait l'air sérieux et parlait peu tout en me faisant passer une singulière vodka - d'Islande.
De l'autre côté de la table, le beau quinquagénaire Kristinn Hrafnsson a souri discrètement et s'est plaint de la vodka de son pays, tandis qu'à côté de moi un jeune homme buvait sans modération. "Je ne vais pas conduire de toute façon", a déclaré le garçon maigre avec une houppe et des lunettes épaisses.
Ils ont poursuivi une conversation interminable sur la question de savoir qui allait conduire. Entre un Islandais à moitié ivre, un Africain semi-aveugle et une Anglaise qui n'avait pas conduit depuis des années, le choix était cornélien.
"Comme vous pouvez le voir, nous sommes une organisation très efficace",
a-t-elle dit, baissant les bras et décidant de prendre le volant.
Quand ils sont partis, Julian m'a demandé d'approcher. Il m'a tendu un morceau de papier sur lequel étaient griffonnés des mots :
"Ne dis rien."
On pouvait y lire, de sa fine écriture,
"250 000 câbles d'ambassades américaines de 1966 à 2010. 1/10 ne valent rien, 1/50 sont importants, et 1/250 sont très importants."
Je n'ai jamais été aussi silencieuse de mon existence alors que j'allumais une dernière cigarette avant de monter dans la voiture.
– "Ça va?" a demandé Kristinn .
– "Oui, bien. Je voudrais pouvoir poser des questions."
– "Après, sur la route", dit-il.
J'étais assez surprise qu’on me demande d'enlever mon manteau - un vêtement bleu marine orné de petites boules vertes - pour que Julian puisse descendre et monter dans la voiture.
Quelques minutes plus tard, sa collaboratrice est descendue en courant, tentant d'étouffer un fou rire dans sa main.
"Je jure que je ne viens pas s'il reste habillé comme ça."
Quand il est enfin descendu, nous avons tous éclaté de rire. Il avait sur la tête un bandana en satin, mon manteau à ceinture, des lunettes, une étrange bosse bombée à l'arrière. Nous avons fait une rapide séance de photos avant qu'il ne nous interrompe :
"On y va, on y va !"
Je n'ai pas pu parler à Julian avant que nous ne nous enfoncions dans la campagne. Nous avons rejoint une station au bord de la route, où les autres ont acheté à manger.
Il m'a dit que je faisais partie d'un certain nombre de journalistes indépendants qui allaient aider à la diffusion des câbles dans différents pays. Étant donné que ni l'équipe principale ni aucun des partenaires initiaux - The Guardian, The New York Times, Le Monde, El Pais et Der Spiegel - n'avaient une connaissance approfondie des affaires locales, il était plus que justifié que des journalistes indépendants locaux examinent les documents.
Ma tâche consisterait à lire tous les dossiers brésiliens, à rédiger des articles en portugais ("nous avons de nombreux sympathisants au Brésil") et à trouver des partenaires de confiance dans les médias brésiliens. Il a ouvert son petit ordinateur portable, où un fichier texte s'est allumé en vert et noir. Il tape "Brésil": 3 000 documents.
"Tu vas avoir beaucoup de travail", dit-il. "Nous mettrons en ligne le 28."
Dix jours devant moi. C'est là que j'ai compris que travailler avec WikiLeaks, c'était tenter d'accomplir l'impossible. Les jours qui ont suivi, j'ai vu que tous les membres de l'organisation étaient aussi idéalistes, passionnés et désireux de se battre que moi. Mais j'avais l'habitude de fonctionner seule.
"En ces temps de duperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire", de George Orwell, est l'une de leurs devises favorites.
Une organisation comme celle-là est soit ingénue, soit révolutionnaire. Ou les deux.
En partant, Julian nous a dit de couper nos ordinateurs, nos portables, et d'enlever toutes les piles. Quand on parle sécurité numérique, c'est Julian qui décide, fin de l'histoire. Le lendemain, il allait personnellement "blinder" tous nos équipements.
Bientôt, à la route ont succédé des chemins sinueux bordés de grandes propriétés et de manoirs, anciennes demeures des ducs et des duchesses. C'est là que se trouve Ellingham Hall, où l'équipe est arrivée pour la première fois pour s’y installer - bien plus longtemps qu'elle ne l'avait imaginé.
En raison de la bataille juridique contre son extradition vers la Suède - où il doit être interrogé sans aucune accusation - Julian devait rester en résidence surveillée pendant une année complète au manoir, avec l'équipe dynamique de WikiLeaks allant et venant, mais toujours à ses côtés.
Ellingham Hall compte 10 chambres et 4 étages reliés par un escalier en colimaçon. J'ai partagé ma chambre avec une jeune fille latino-américaine arrivée quelques jours plus tard. Dans la chambre, nous nous sommes confiées sur nos craintes d'être perquisitionnées par les services secrets britanniques, ou la CIA.
"Nous dirons que nous ne sommes que les femmes de ménage !" a-t-elle plaisanté.
Bien que le réseau fonctionne mal et lentement, l'endroit était un havre de sûreté. Il se trouvait au milieu d'un immense terrain de 250 hectares, isolé, et discret. Des journalistes de nombreux pays allaient et venaient pour écrire sur les câbles. Nos déplacements en ville devaient être rares et se faire en petits groupes. En faisant toujours attention aux filatures.
Nous n'avons parlé de l'affaire suédoise qu'une ou deux fois. Nous savions que si Interpol émettait un mandat d'arrêt international, les choses se compliqueraient, car Julian n'avait jamais imaginé devenir un fugitif.
"Je regrette de ne pas avoir créé WikiLeaks en tant qu'entreprise ", a-t-il dit avec lassitude. "Si nous étions une entreprise à but lucratif, nous pourrions vendre rapidement des informations sur les documents, et tout le monde nous respecterait."
Je me suis dit que c'était une chose étonnamment honnête à dire de sa part. C'était un raisonnement typique de Julian, perspicace, original et inattendu. Et bien sûr, comme c'est souvent le cas chez WikiLeaks, il a été vigoureusement contesté par les membres de son équipe du début de la matinée jusqu'au dîner.
Pour moi, c'était fascinant de voir les arguments fuser de part et d'autre. Et ce fut particulièrement excitant lorsque Julian et un jeune Anglais, James Ball, avec son accent chic, se sont disputés. C'était drôle d'assister à la confrontation interminable entre un vieux Britannique traditionnel piégé dans le corps d'un jeune de 25 ans et un hacker australien de 40 ans sans aucun égard pour la tradition, mais passionné par le dépassement des limites.
Quelques mois plus tard, Ball a rejoint The Guardian pour mener une campagne contre WikiLeaks, se plaignant du style "erratique" de l'organisation, du fait que nous ne dormions pas beaucoup et que Julian changeait d'avis.
"C'était un groupe de jeunes militants sans aucune formation professionnelle", a-t-il écrit un jour, en parlant de nous.
J'ai reçu deux tableaux Excel contenant environ 3 000 câbles d'ambassades américaines du Brésil. Lorsque j'ai commencé à les lire - oh bien sûr - James Ball avait raison: je n'ai pas pu dormir pendant cinq jours d'affilée.
Il s'agissait d'un rapport sans précédent sur notre histoire récente. Grâce à eux, les Brésiliens allaient apprendre comment se mène la politique étrangère, avec tous les noms, dates et détails. J'ai été sidérée, par exemple, par la découverte de la collaboration entre les services de renseignement brésiliens et américains dans les opérations antiterroristes. Et que les États-Unis aient transféré au Brésil des agents de la DEA expulsés de Bolivie pour espionnage - contre la volonté de notre ministère des affaires étrangères.
Il était également frappant de voir que l'ancien ministre de la défense, Nelson Jobim, était un contact proche de l'ambassadeur américain -- parfois il se plaignait ouvertement de la position "anti-américaine" du ministère des affaires étrangères brésilien.
Je me souviens avoir crié "Mon Dieu !", à un moment donné.
"Le ministre de la Défense a dit aux Américains que le président bolivien Evo Morales avait une tumeur".
Mais l'assemblée est restée silencieuse. La vérité est que face à tant de révélations venant du monde entier, j'étais la seule à m'en étonner. Tous étaient très occupés.
Nous travaillions dans un joli salon douillet où de d’anciens portraits des ancêtres de la famille étaient accrochés au-dessus de la cheminée. Sur les trois canapés, cinq, six personnes étaient absorbées par leur ordinateur portable tandis que le personnel de maison apportait régulièrement un café insipide, et du bois pour entretenir le feu. On dormait mal, peu, on avait tendance à inverser le jour et la nuit. Il ne faisait jamais si clair de toute façon - du moins selon les normes brésiliennes. Dehors, tout était couvert de neige.
Les dîners nous faisaient du bien, avec de bonnes conversations et de l’excellent porto, une habitude que nous observions tous les soirs. Les collaborateurs arrivaient de partout - Français, Suédois, Américains, Britanniques - ajoutant un piment de multiculturalisme à l'atmosphère oppressante. Nous nous sentions assez solennels, mais aussi légers compte tenu des circonstances, et nous fumions beaucoup en regardant des clips amusants sur YouTube. La situation, bien sûr, était tendue. Mais je soupçonne certaines histoires d'amour d’être nées durant ces journées.
Le fait est que nous ne faisions rien de différent à Ellingham Hall de ce que les équipes du Guardian, du Monde ou d'El Pais faisaient dans leurs propres bureaux. Mais nous étions les seuls à avoir quelque chose à craindre.
"Ces documents valent bien plus que ma vie, ou que la vie de qui que ce soit d'autre à cette table",
a dit Julian un soir après le dîner. Un silence de mort a suivi.
La gravité de la situation n'a pas empêché Julian, quelques jours avant la plus grande fuite de l'histoire, d'insister pour se rendre à Londres pour le mariage de Gavin.
La soixantaine, Gavin était sur le point d'épouser sa petite amie et avait insisté pour choisir Julian comme témoin. Mais à ce moment-là, avec la perspective de la fuite et d'un mandat d'arrêt imminent, le monde entier se demandait où il était passé. Un collaborateur l'a soutenu: "C'est tellement romantique !" J'ai fait valoir que ce serait le premier endroit où ils le chercheraient. Ça semblait complètement stupide. Mais bon, je ne suis qu'une Brésilienne, ai-je plaisanté.
Il a finalement décidé de ne pas y aller. Julian était de bonne humeur; il faisait les cent pas et s'approchait soudainement de nous: "Qu'avez-vous trouvé ? Qu'avez-vous trouvé ?", demandait-il, et il était heureux d'entendre les réponses.
Pendant ce temps, une discussion se poursuivait depuis des jours: comment le projet s'appellerait-il ? Julian a rejeté l'idée d'un nom aussi bureaucratique que "câbles d'ambassade". Et nous étions tous d'accord pour éviter quelque chose de gauchisant comme "dépêches de l'empire". La discussion n'en finissait plus. Mais un matin, Julian est entré dans le salon avec dans les yeux une lueur inhabituelle.
"J'ai trouvé : le Cablegate."
La plupart d'entre nous n'aimait pas trop.
Mais personne d'autre n'avait trouvé mieux.
Quelques jours avant la sortie prévue, on apprenait qu'une nouvelle fuite était en préparation. Le New York Times s'était adressé au gouvernement américain, et bientôt Hillary Clinton allait appeler tous les gouvernements alliés du monde pour s'excuser à l'avance. La fuite "mettrait des vies en danger", a déclaré un porte-parole de la secrétaire d'État.
"Elle met en danger les intérêts nationaux".
Bientôt, internet a été inondé de suppositions sur ce que nous faisions dans cette pièce glacée. Julian ne parlait plus à personne : il fallait peaufiner les détails.
L'équipe a mis au point un système ingénieux qui obligeait tous les interlocuteurs à lire les documents avant de les publier. C'est ainsi qu'ils se sont assurés que tous les noms sensibles seraient supprimés par sécurité.
L'Anglaise a passé des heures à discuter des détails avec les développeurs, un couple de trentenaires qui se relayaient après un marathon de 24 heures. Elle a poussé un cri de joie:
"Je vous aime, vous êtes fabuleux, une vraie légende."
Le samedi 27, le mariage de Gavin s'est déroulé sans accroc majeur. Deux journalistes se sont rendus à Londres pour nous représenter. Le témoin, bien qu'absent, était l'attraction principale, et un toast a été porté en son honneur. La mariée, une Américaine enjouée, n'y a pas vu d'inconvénient.
Quant à nous, à Ellingham Hall, nous pouvions sentir la tension qui émanait de l'écran du portable de Julian. Une bataille silencieuse se jouait entre les cinq journaux qui n'avaient tout simplement pas l'habitude de se faire confiance ou de partager la gloire. Qui publiera "le scoop du siècle" ?
Assurer l'embargo sur la publication - dimanche à 21 heures - semblait désormais impossible. Julian et quelques autres ont passé la soirée précédente à discuter rageusement avec un, deux, trois journaux à la fois. Personne ne devait publier de scoop car, bien sûr, le site de WikiLeaks était loin d'être prêt.
Mais, le samedi après-midi, Der Spiegel a frappé. Pendant quelques minutes seulement, ils ont publié sur leur site un reportage sur la fuite : 251 287 documents provenant des ambassades américaines du monde entier, 15 652 secrets, 101 748 confidentiels. Les Allemands ont rapidement retiré l'information de l'antenne, affirmant qu'il s'agissait d'une erreur. Mais l'histoire était sortie.
Pour nous, dans la froide salle d'Ellingham Hall, il n'était pas vraiment important de savoir qui ferait un scoop sur qui - c'est la façon de penser des médias traditionnels.
Pour WikiLeaks, ce qui comptait, c'était que l'histoire ait un impact. Les documents devaient être très largement consultés, reproduits, discutés, transmis aux journaux, télévisions, magazines, universitaires, militants, responsables politiques et citoyens du monde entier.
J'ai moi-même été émue de voir que certaines histoires amassées des nuits durant devant la cheminée prenaient vie au Brésil, et étaient débattues dans les journaux, à la radio et à la télévision. Alors que des commentateurs politiques célèbres pariaient sur ce qui restait à publier, j'étais la seule à détenir les réponses. Une jeune journaliste, sans patron, sans véhicule, liée à personne.
Un signe des temps où l'on vit - définitif et irréversible.
Dimanche, à 6 heures du matin, trois heures plus tôt que prévu, El Pais a annoncé la nouvelle, immédiatement suivie par les autres. Un véritable tsunami. Sur Twitter, les utilisateurs étaient en ébullition. Des lignes de texte jaillissent de manière hystérique, des centaines d'entrées par seconde, rendant impossible la lecture d'un seul tweet.
La plus grande fuite de l'histoire du journalisme.
Le petit jour pointait presque lorsque nous avons enfin fait sauter le bouchon d’un Réhoboam de champagne de 5 litres. Nous avons applaudi à tout rompre :
"À WikiLeaks !"
Après la diffusion, j'ai passé deux jours de plus à Ellingham Hall. J'ai emporté les documents avec moi au Brésil, bien sûr, de manière improvisée et à la brésilienne: j'ai glissé la clé USB dans une chaussette, avec mon sac de vêtements sales. Je suis montée dans le train en m'y cramponnant bien fort. "Tu vas nous manquer", m'ont-ils dit.
Cinq jours plus tard, Julian s'est rendu à la police, et une semaine plus tard, il était assigné à résidence dans ce même manoir, pour une année entière, une longue année. Un an plus tard, il n'avait toujours pas été inculpé, mais contraint de vivre dans des conditions difficiles.
Malgré tout, alors que l'organisation était soumise à un embargo financier de la part de Visa, Mastercard, PayPal et Bank of America, l'équipe a réussi à établir des accords et à transmettre des câbles de l'ambassade américaine à plus de 70 médias dans un certain nombre de pays du monde entier.
Ils ont compté sur des dizaines de journalistes locaux comme moi pour les aider, et ont réussi à atteindre les populations de pays souvent oubliés comme Haïti et le Costa Rica. C'était une réalisation sans précédent, un projet plus audacieux dont aucune autre organisation journalistique indépendante n'a jamais rêvé.
Mais bien sûr, ce n'était là qu'un des aspects sans précédent des réalisations de WikiLeaks - qui continueraient de voir le jour dans les années à venir.
Natalia Viana est une journaliste brésilienne et directrice de l'organisation d'investigation à but non lucratif Publica, dont vous pouvez soutenir le journalisme ici. Viana a traduit cet article à partir de l'original portugais.
https://apublica.org/2011/12/julian-assanges-wikileaks-ten-days-changed-world/