👁🗨 WikiLeaks : Petro compte demander à Biden d'abandonner les pousuites contre Julian Assange
Le chef d'Etat colombien dit vouloir "unir ses forces" à celles d'autres dirigeants de la région. Le but de la démarche, selon ses dires, étant de mettre fin à la "persécution contre Assange".
👁🗨 WikiLeaks : Petro compte demander à Biden d'abandonner les pousuites contre Julian Assange
📰 Par Aura Maria Saavedra Álvarez, le 22 novembre 2022
Les délégués de WikiLeaks, dont son rédacteur en chef Kristinn Hrafnsson, sont arrivés à la Casa de Nariño lundi. Ils ont rencontré le président Gustavo Petro et le ministre des affaires étrangères Álvaro Leyva.
M. Hrafnsson a confirmé que, lors de la réunion, le président Petro s'est engagé à faire pression sur l'administration du président américain Joe Biden pour obtenir la libération de Julian Assange, détenu dans une prison de haute sécurité au Royaume-Uni, en attendant son extradition vers les Etats-Unis où il est accusé d'espionnage. Ceci alors que cette extradition est en cours de résolution.
Selon le rédacteur, le chef d'État colombien s'efforcera d'"unir ses forces" avec celles d'autres présidents et dirigeants de la région. Le but de cette démarche, selon ses dires, est de mettre fin à la "persécution d’Assange".
Mardi, le président Petro a confirmé cet engagement. Sur son compte Twitter, il a déclaré :
"J'ai rencontré les porte-parole de Wikikeaks pour soutenir la lutte mondiale pour la liberté du journaliste Julian Assange. Je demanderai au président Biden et aux autres présidents latino-américains de ne pas faire payer un journaliste pour avoir juste dit la vérité".
"Le président Petro comprend la gravité de la situation d'Assange et le danger pour la liberté d'expression. Il a toujours été très clair et franc à propos de cette affaire, et nous avons senti l'engagement du gouvernement colombien envers les principes universels et la loi qui englobe la liberté d'expression", a déclaré le rédacteur en chef de Wikileaks.
M. Hrafnsson a indiqué que le président Petro devait mentionner cette question lors du sommet de l'Alliance du Pacifique qui devait se tenir cette semaine au Mexique. Toutefois, cet événement a été suspendu, parce que le Congrès péruvien n'a pas autorisé le président Pedro Castillo à quitter le pays pour y participer. En conséquence, le président mexicain Obrador a décidé d'annuler le sommet.
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Pour le rédacteur en chef de WikiLeaks, l'Amérique latine doit envoyer un signal en faisant pression sur les Etats-Unis :
"Ce que vous avez là, c'est un héritage de l'administration Trump qui a inculpé Assange pour 17 chefs d'accusation d'espionnage pouvant mener jusqu'à 165 ans de prison.
Il est essentiel que cette région envoie un signal clair aux Etats-Unis, non seulement pour la liberté d'expression, mais aussi pour qu'ils se plient à leurs propres règles et respectent la nature de leur traité d'extradition avec le RoyaumeUni qui n'accorde pas l'extradition pour des crimes politiques."
Lors de la conférence de presse organisée à l'issue de la réunion, il a été finalement précisé que le gouvernement colombien n'exercerait aucune forme de pression sur le Royaume-Uni.
"Ce que nous voulons, c'est mettre fin à l'extradition. Nous pensons que le message selon lequel ces accusations ne devraient pas même pas exister devrait atteindre Londres, et résonner dans les tribunaux britanniques", ont-ils conclu.
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Assange et WikiLeaks sont devenus célèbres en 2010 avec la publication de milliers de documents secrets américains dénonçant les pratiques américaines dans les guerres d'Irak et d'Afghanistan.
Les pacifistes et les défenseurs de la transparence l'ont félicité pour avoir révélé les décès de civils, la torture et les opérations militaires clandestines.