đâđš Jour J, compte Ă rebours : Les Ătats-Unis prĂ©tendent qu'Assange n'a pas droit au Premier Amendement - Part. 6*
âIl est alarmant que les USA poursuivent Assange au nom de l'Espionage Act, mais quâil ne bĂ©nĂ©ficie pas de la protection dâautres lois. C'est la chose la plus scandaleuse que j'ai jamais entendueâ.
đâđš Compte Ă rebours jusqu'au jour J : Les Ătats-Unis prĂ©tendent qu'Assange n'a pas droit au Premier Amendement - Part. 6*
Par Kevin Gosztola, le 16 février 2024
Le principal procureur amĂ©ricain dans l'affaire contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a Ă©voquĂ© l'idĂ©e que les Ătats-Unis soutiennent qu'Assange n'ait pas droit Ă la protection du Premier Amendement.
Note de la rĂ©daction : Ă l'approche d'un important procĂšs en appel devant la High Court of Justice britannique les 20 et 21 fĂ©vrier, la sĂ©rie âJour J, compte Ă reboursâ jusqu'au jour Jâ met en lumiĂšre les principaux aspects de l'appel du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, contre l'extradition vers les Ătats-Unis.
C'est le principal procureur des Ătats-Unis dans la procĂ©dure d'extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui a le premier Ă©voquĂ© l'idĂ©e que les procureurs amĂ©ricains pourraient chercher Ă priver Julian Assange de tout droit en vertu du Premier Amendement de la Constitution des Ătats-Unis.
Le procureur adjoint Gordon Kromberg du district Est de Virginie, oĂč M. Assange a Ă©tĂ© inculpĂ©, a soumis une dĂ©claration sous serment [PDF] le 17 janvier 2020 au tribunal de district britannique. Il a informĂ© le tribunal qu'Assange aurait la possibilitĂ© de contester les accusations portĂ©es contre lui en vertu de la loi sur l'Espionage Act s'il Ă©tait extradĂ©.
Kromberg a mentionnĂ© qu'Assange pourrait prĂ©tendre âque sa conduite Ă©tait protĂ©gĂ©e par les dispositions relatives Ă la libertĂ© d'expression du Premier Amendement.â Mais immĂ©diatement aprĂšs, il a ajoutĂ© :
âConcernant toute contestation du Premier Amendement, les Ătats-Unis pourraient faire valoir que les ressortissants Ă©trangers n'ont pas droit aux protections du Premier Amendement, du moins en ce qui concerne les informations relatives Ă la dĂ©fense nationale.â
M. Assange et son Ă©quipe juridique souhaitent que la High Court of Justice britannique accorde une audience d'appel complĂšte, et tienne compte de lâintention du ministĂšre de la Justice des Ătats-Unis de priver le fondateur de WikiLeaks des protections de la libertĂ© d'expression.
Le directeur de la CIA Mike Pompeo s'est vantĂ© dans ses mĂ©moires âNever Give An Inchâ d'avoir contribuĂ© Ă l'arrestation d'Assange par la police britannique et Ă son expulsion de l'ambassade de l'Ăquateur Ă Londres.
âEn tant que directeur de la CIA et secrĂ©taire d'Ătat, j'ai oeuvrĂ© avec acharnement Ă l'extradition d'Assange, Ă la fois parce que le peuple amĂ©ricain et nos agents de la CIA mĂ©ritaient justice, et parce que je voulais que les Russes sachent que j'Ă©tais en mission pour Ă©craser les groupes de piratage informatique nominalement indĂ©pendants qu'ils parrainaient et utilisaient comme leurs pionsâ, a proclamĂ© M. Pompeo. âJ'ai fait pression sur les Ăquatoriens pour qu'ils chassent Assange de son refuge pathĂ©tique dans leur ambassade, et ils ont finalement capitulĂ© le 11 avril 2019.â
C'est Pompeo qui, dans des déclarations en avril 2017, a affirmé qu'Assange n'avait pas de droits au Premier Amendement, aprÚs avoir dénigré Assange et WikiLeaks dans son premier discours public en tant que directeur de la CIA.
âJulian Assange et ses semblables ne sont pas le moins du monde intĂ©ressĂ©s par l'amĂ©lioration des libertĂ©s civiles ou le renforcement de la libertĂ© personnelle. Ils ont prĂ©tendu que les libertĂ©s du Premier Amendement de l'AmĂ©rique les mettaient Ă l'abri de la justice. Ils l'ont peut-ĂȘtre cru, mais ils se trompentâ, a dĂ©clarĂ© M. Pompeo.
Pompeo a fait part de sa âconception philosophiqueâ du Premier Amendement.
âJulian Assange ne jouit d'aucune libertĂ© au titre du Premier Amendement. Il est assis dans une ambassade Ă Londres. Il n'est pas citoyen amĂ©ricainâ.
La défense d'Assange a exhorté la juge Vanessa Baraitser à prendre Pompeo et Kromberg au sérieux au moment de prendre sa décision sur l'extradition.
âAucun ressortissant amĂ©ricain impliquĂ© dans la rĂ©ception et la publication des documents de [Chelsea] Manning n'a Ă©tĂ© poursuivi. Cela dĂ©montre que [Assange] est victime d'une discrimination fondĂ©e sur la nationalitĂ© et qu'il subit des prĂ©judices aux Ătats-Unis en raison de son statut d'Ă©tranger lors de son procĂšsâ.
Le Crown Prosecution Service (CPS) qui demande l'extradition au nom du gouvernement américain a répondu [PDF] :
âM. Kromberg a indiquĂ© Ă juste titre que l'accusation pourrait chercher Ă faire valoir qu'Assange, en tant que ressortissant Ă©tranger, n'est pas autorisĂ© Ă s'appuyer sur le Premier Amendement, du moins en ce qui concerne les informations de la dĂ©fense.â
âCela ne prouve pas qu'Assange soit sanctionnĂ© en raison de sa nationalitĂ© ou de ses opinions, ni qu'il subira un prĂ©judice au procĂšs en raison de celles-ciâ,
a insisté le CPS. Tout ce que Kromberg a fait, selon le CPS, c'est d'avancer
âdes arguments juridiques possibles susceptibles dâĂȘtre utilisĂ©s au procĂšs pour dĂ©finir les limites du droit d'Assange Ă s'appuyer sur la libertĂ© d'expressionâ.
Comme pour un certain nombre d'aspects de cette affaire, M. Baraitser a acceptĂ© l'explication des procureurs de la Couronne selon laquelle ce que M. Kromberg a dit Ă la cour n'avait pas d'importance, mĂȘme s'il est possible quâil reprĂ©sente le gouvernement amĂ©ricain lors d'un Ă©ventuel procĂšs.
âL'opinion de M. Pompeo, lorsqu'il Ă©tait directeur de la CIA, selon laquelle M. Assange ne bĂ©nĂ©ficiera pas de la protection de la Constitution amĂ©ricaine, est Ă mon avis sans importance. Il en va de mĂȘme pour la suggestion de M. Kromberg selon laquelle l'accusation pourrait soulever cet argument lors du procĂšsâ, a affirmĂ© M. Baraitser [PDF].
âIl appartiendra au tribunal amĂ©ricain de dĂ©terminer l'application correcte de la loi Ă M. Assange, en fonction de critĂšres objectifsâ, a poursuivi M. Baraitser. âAucune autoritĂ© n'a Ă©tĂ© consultĂ©e pour Ă©tayer l'idĂ©e qu'un tribunal amĂ©ricain supprimerait les protections de la Constitution des Ătats-Unis pour une personne dans la situation de M. Assange, qui se trouve physiquement dans leur juridiction et fait l'objet d'un procĂšs pĂ©nal devant leurs tribunaux.â
En formulant cette conclusion, M. Baraitser n'a pas tenu compte des dĂ©clarations de M. Pompeo et des informations concernant le directeur de la CIA, qui indiquent que son opinion revĂȘtait quelque importance pour le ministĂšre de la Justice. Ils Ă©taient conscients que non seulement Pompeo jouait un rĂŽle dans les poursuites agressives contre Assange, mais que si le ministĂšre ne satisfaisait pas son zĂšle pour une inculpation pĂ©nale solide, un scandale de grande ampleur impliquant la CIA pourrait alors Ă©clater.
En février 2020, je me suis entretenu avec l'ancien avocat général du New York Times, James Goodale, qui a représenté le journal dans l'affaire des Pentagon Papers. Il a évoqué l'idée avancée par le gouvernement américain selon laquelle Assange pourrait ne pas bénéficier de droits au titre du Premier Amendement.
âIl y a longtemps, un trafiquant de drogue a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© au Mexique en violation du QuatriĂšme amendement, et la Cour suprĂȘme a dĂ©clarĂ© que ce type se trouvait au Mexique, et qu'il ne bĂ©nĂ©ficiait donc pas de la protection du Premier amendement.â, a rappelĂ© M. Goodale. âJe ne pense pas que cela s'applique Ă cette affaire parce que, premiĂšrement, elle relĂšve du Premier Amendement, et deuxiĂšmement, dans l'affaire du trafiquant de drogue, il Ă©tait poursuivi au Mexique.â
âDans le cas d'Assange, lorsqu'il a diffusĂ© ses informations, c'est-Ă -dire lorsqu'il les a mises en ligne, elles ont Ă©tĂ© diffusĂ©es dans le monde entier et sont arrivĂ©es jusqu'ici. Il Ă©tait donc dans le pays, et s'il se trouve dans le dit pays, il doit bĂ©nĂ©ficier de la protection du Premier Amendement. Le trafiquant de drogue auquel j'ai fait rĂ©fĂ©rence n'Ă©tait pas aux Ătats-Unisâ.
âCâest assez prĂ©occupant que le gouvernement dĂ©cide de poursuivre quelqu'un qui se trouve dans un pays autre que les Ătats-Unis, Ă savoir Assange, et dise qu'il est soumis Ă l'Espionage Act de ce pays mais qu'il ne bĂ©nĂ©ficie pas de la protection des autres lois qui pourraient normalement le protĂ©ger. C'est la chose la plus scandaleuse que j'aie jamais entendueâ, a conclu M. Goodale.
* Part. 1 :
* Part. 2 :
* Part. 3 :
* Part. 4 :
* Part. 5 :
https://thedissenter.org/countdown-to-day-x-us-assange-no-first-amendment-rights/
The USA must have ASSANGE
WE ARE Tired